Venus d’Algérie, de Tunisie, du Chili, du Liban, d’Italie, de France, d’Espagne et du pays hôte, le Maroc, ils ont tous essayé de recomposer un paysage qui vibre depuis des années déjà au rythme de changements, de gestations et d’effervescences.
Vue des intervenants lors du colloque international «La Méditerranée en question» |
«Comme vous l’avez remarqué, les interventions ont été axées sur les bouleversements que vivent certains pays, puis l’expérience de transition démocratique qu’ont connue d’autres, spécialement celles de l’Espagne et du Maroc.
Sachant que notre pays est considéré comme étant leader dans le monde arabe par rapport à la réconciliation interne, au moment où le Bassin méditerranéen passe par une crise aiguë dans l’exercice démocratique, révélant, par ailleurs, des problèmes économiques, sociaux et de gestion. Le but de ce colloque était de soulever ces problématiques communes à la Méditerranée par des professionnels et spécialistes en la matière», souligne Abdesslam Bouteyeb, directeur du Festival et président du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix.
Le professeur marocain Ajlaoui Moussaoui a lié ces mouvements aux problèmes de stabilité et de sécurité qui menacent les pays de la Méditerranée, en conséquence à tout ce qui se passe ailleurs, notamment en Syrie, en Libye, en Égypte et en Palestine. «Une autre question qui se pose est celle du changement des valeurs en Europe, du fait que le discours politique a changé envers l’immigrant qui est pointé du doigt, pour des raisons économiques, de la part des pays du sud de l’Europe.
Ce changement des valeurs au sein de ces sociétés européennes a entrainé l’arrêt du flux de migration dans leurs pays. Ce qui nous amène à poser la question suivante : "Avec quels pays allons-nous construire cet espace méditerranéen ?"» précise l’analyste Ajlaoui. Une interrogation partagée en partie avec le Tunisien Réda Tlili, qui a évoqué la crise économique par laquelle passe la rive du Nord, entrainant par la même une crise des valeurs, comme a dit le professeur Ajlaoui, qui ne peut pas être transmissible, puisqu’elle est «fatiguée». Ce qui nous pousse, selon Réda Tlili, à repenser les idées préconçues sur les pays européens et les rêves qu’ils peuvent offrir.
L’Algérien Abderrazzak Benjoudi a focalisé son intervention sur ce qui se passe surtout dans son pays, à travers les mouvements protestataires pour le changement des politiques menées jusqu’à maintenant. Il a, de ce fait, fait allusion à l’islamisme politique radical qui éloigne la religion de sa réalité, puis de la complicité occidentale pour certains régimes, définissant ainsi les enjeux démocratiques en Méditerranée.
Le ministre et économe marocain Abdeslam Seddiki a, quant à lui, défini les problématiques qui interpellent les pays du pourtour méditerranéen, dans la religion, la race et l’identité. En tant qu’économe, il a donné les statistiques, qui ne sont pas toujours fiables, des taux de chômage dans certains pays.
«Je constate que tous les gouvernements n’ont pas réussi à créer des emplois pour leur population, même ceux qui restent des modèles pour nous le font d’une manière déshumanisée. Ce qu’il faut surtout, c’est être à l’écoute de la volonté des peuples et de leurs aspirations», conclut Abdeslam Seddiki. -
Source de l'article Le Matin
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