Lancé le lundi 26 mai 2014 à Marseille, le programme européen Euromed Invest bénéficie d'un budget de 6 M€. Il aura pour mission d'aider les PME méditerranéennes à trouver des financements privés pour assurer leur développement.
"Euromed Invest mène le grand défi de redonner confiance aux Européens dans la Méditerranée et aux Méditerranéens dans l'Europe." Par ces mots, Emmanuel Noutary, délégué général d'Anima Investment Network résumait, lundi 26 mai 2014, sa nouvelle mission.
Anima devient le coordonnateur du nouveau consortium réuni autour d'Euromed Invest dont l'objectif est de "promouvoir les affaires et les investissements privés pour un développement économique inclusif en Méditerranée." Doté d'un budget de 6 M€ sur trois ans (Commission européenne, région Provence Alpes Côte d'Azur, Ville de Marseille et Consortium Med Alliance), ce programme s'affirme comme le prolongement naturel du programme Invest in Med développé et coordonné de 2008 à 2011 par le même Anima.
Le consortium comprend six partenaires : Eurochambres (Association des Chambres de commerce européennes), Ascame (Association des Chambres de commerce de Méditerranée), Businessmed (Union méditerranéenne des confédérations des entreprises), EMDC (Fondation euro-méditerranéenne pour le développement des micros, petites et moyennes entreprises), GACIC (Chambre de commerce germano-arabe), EABC (Euro-Arab Business Council). Soixante-dix-neuf organisations de vingt-six pays sont également affiliées au projet.
"L'espace euroméditerranéen n'est pas un espace de voisinage comme on le dit à Bruxelles, mais de coopération" lançait Michel Vauzelle en accueillant les partenaires d'Euromed Invest. Le président de la région Provence Alpes Côte d'Azur et puissance accueillante dans sa Villa Méditerranée, prêchait devant des convertis.
Pendant trois jours, du 26 au 28 mai 2014 à Marseille, à l'occasion du lancement d'Euromed Invest, la centaine de participants va plancher sur son contenu. Cent vingt-sept actions, quinze publications, trois plates-formes web devront voir le jour en trente-six mois.
Retrouver le rythme de croisière des investissements
Emmanuel Noutary, délégué général d'Anima Investment Network, et Louis Aloccio, vice président de l'Ascame, signent à Marseille le 26 mai 2014 le texte fondateur d'Euromed Invest (photo F.Dubessy) |
Le programme s'adresse aux organisations publiques et privées et aux associations d'entrepreneurs en Europe, dans les pays du sud de la Méditerranée et dans les pays candidats à l'entrée dans l'Union européenne. Agences de promotion des investissements, agences de développement des PME, Chambres de commerce et d'industrie, organisations professionnelles et d'entrepreneurs, clusters, investisseurs et financeurs privés et publics, réseaux de diasporas et de femmes entrepreneurs, tous sont appelés à bénéficier d'Euromed Invest pour soutenir les micros, petites et moyennes entreprises. Et plus particulièrement celles œuvrant dans les secteurs prometteurs en termes de création d'emplois et de retombées économiques que sont l'agroalimentaire, l'eau et les énergies renouvelables, le tourisme, le transport et la logistique, les industries culturelles et créatives.
"La Méditerranée est malmenée. Au sud comme au nord, elle n'est pas épargnée par les effets de la crise. Mais, les pays méditerranéens disposent d'une forte capacité de résilience à ces chocs. Une capacité que pourraient leur envier les pays d'Europe du Sud. Il faut accompagner les entreprises pour qu'elles se développent" insiste Louis Aloccio, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence et vice-président de l'Ascame.
"Tout l'enjeu est de retrouver des investissements sur la Rive-Sud de la Méditerranée à hauteur de 40 mrds€ par an" souligne Emmanuel Noutary. Et de préciser qu'en 2000 ces investissements (avec Turquie et Israël) étaient inexistants avant d'atteindre les 70 mrds€ par an en 2006 et 2007 puis de connaître leur rythme de croisière de 35 à 40 mrds€ par an les années suivantes. Mais depuis les printemps arabes, ces sommes se situent à la baisse avec 27 mrds€ en 2011, 37 mrds en 2012 puis 29 mrds en 2013. Constat du délégué général d'Anima : "Il manque de 8 à 10 mrds € d'investissement
par an ! Et ces investissements devraient venir d'Europe qui représente 40% des sommes globales allouées aux pays méditerranéens."
Pour Irène Mingasson, chef d'unité Programmes régionaux, voisinage sud, Devco, à la commission européenne, "cette région demeure parmi les moins bien intégrées du monde." Et c'est bien là que le bât blesse. "Les investissements sud/sud ne représente au 3 à 4% seulement. C'est un vrai problème qu'Euromed Invest va traiter" précise Emmanuel Noutary. Depuis 2011, l'Europe a consacré 43 M€ à des actions de soutien du secteur privé venant en complémentarité des interventions bilatérales et régionales. Bien, mais pas suffisant. "Nous avons toujours travaillé sur le bilatéral et mis de côté le multilatéral qui aurait permis un développement plus équitable des investissements" souligne notamment Mohamed Sassi, coordinateur du programme Businessmed.
Après les échanges dans la cité phocéenne, le délégué général d'Anima se donne trois mois pour construire le plan de travail d'Euromed Invest.
Par Frédéric Dubessy Econostruminfo
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