Le Maroc devrait garantir la sécurité de l'approvisionnement en eau sous des scénarios de variabilité du climat, à travers notamment la préparation d'un programme national pour une utilisation plus efficiente de l'eau regroupant tous les secteurs, selon le rapport d'«examen des performances environnementales du Maroc» de la Commission économique des Nations unies pour l'Europe (CEE).
Le Maroc a une «disponibilité limitée des ressources en eau» et fait face à des défis importants à cet égard, relève le rapport, faisant savoir que le volume d'eau, qui peut être techniquement et économiquement exploitable, atteint 80 % des ressources actuellement disponibles.
La plupart des problèmes de gestion de cette ressource vitale sont liés au gaspillage des ressources en eau douce et aux rejets d'eaux usées non traitées, déplore le rapport qui estime les pertes d'eau à 35 % en moyenne.
Des concepts appropriés de technologies et de durabilité, tant pour la conception des unités d'épuration des eaux usées que les unités de traitement des boues susceptibles de recouvrir les ressources et minimiser les coûts de fonctionnement sont salués par la CEE qui plaide pour des stratégies de traitement des eaux usées durables et de récupération des ressources.
La Commission encourage, dans ce sens, les efforts destinés à atteindre l'objectif de 100% de réutilisation des eaux usées d'ici 2030, conformément au Programme national d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées.
Selon le rapport, le changement climatique est un défi ultime pour la gestion des ressources en eau au Maroc, mais constitue également un levier pour les systèmes résistants d'approvisionnement en eau.
La CEE, qui relève que la gestion intégrée des ressources pourrait protéger la qualité aussi bien de l'eau fraîche que des écosystèmes estuaires et côtiers et des activités économiques marines y afférentes (pêche, tourisme et loisirs), appelle à renforcer la gestion intégrée des ressources en eau aux niveaux institutionnel, stratégique et juridique.
Par ailleurs, la Commission relève que le Maroc, qui est en plein développement, a une demande croissante d'énergie, soulignant que le Royaume a un grand potentiel pour produire de l'énergie à partir de sources d'énergie verte comme l'énergie solaire et éolienne, mais aussi l'énergie hydroélectrique.
La réalisation de l'objectif de faire augmenter la part d'énergie verte à plus de 42 % de la capacité de production d'électricité d'ici 2020 dépendra des incitations faites aux investisseurs privés pour financer des projets d'énergie verte, ajoute la même source.
Sur un autre registre, le rapport constate que les coûts économiques de la dégradation de l'environnement au Maroc sont liés à une mauvaise performance du système de gestion des déchets solides, soulignant la nécessité d'évaluer la gestion durable des déchets et de la manière avec laquelle peut être planifiée en pratique sur le long terme et adaptée aux besoins du pays.
En effet, le Maroc devrait continuer à renforcer les capacités notamment en termes de ressources humaines et financières, et développer l'expertise en particulier en formant du personnel dans la gestion des déchets aux niveaux national et local, souligne la même source, ajoutant que la législation adoptée jette les bases d'une gestion cohérente et durable des déchets.
Le rapport constate aussi l'absence actuellement d'un tri des déchets par type, ce qui rend impraticable l'élimination des déchets par incinération.
C'est dans ce sens qu'un système de collecte des données sur la génération et l'élimination des déchets municipaux et industriels doit être mis en place conformément à la classification internationale des déchets.
S'agissant des déchets médicaux et pharmaceutiques, la CEE appelle à élaborer une stratégie nationale en la matière qui tient compte du renforcement des capacités du personnel médical à la gestion de ce type de déchets.
Le rapport relève, néanmoins, l'existence et la mise en œuvre d'une multitude d'activités pour promouvoir l'éducation environnementale et l'éducation pour le développement durable dans le pays.
En 2010, le Maroc a demandé à la CEE de procéder à un examen des performances environnementales. Il devient le premier pays à bénéficier d'un tel examen à l'extérieur de la région de ladite Commission.
Réalisé en coopération avec le Bureau d'Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, ce rapport analyse les progrès réalisés depuis 2003 concernant la protection de l'environnement et propose des recommandations sur la façon dont le Maroc pourrait améliorer la gestion de l'environnement et relever les défis environnementaux récurrents.
L'examen des performances environnementales a débuté en février 2012 par une mission préparatoire, alors qu'une mission d'examen a eu lieu du 7 au 14 novembre de la même année.
L'équipe d'examen a été composée notamment d'experts de la France, du Portugal et de la Suisse et des experts du secrétariat de la CEE.
Source de l'article Libération Maroc
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