Une poignée de groupes et de PME se lancent dans la réhabilitation de sites marins dégradés.
Le marché concerne des centaines d'ouvrages rien qu'en Méditerranée.
La réhabilitation des milieux sous-marins et côtiers dégradés deviendra-t-elle un nouvel eldorado pour les PME méditerranéennes ? Aménagements portuaires, restauration des milieux pollués par les rejets, nécessité de repeupler les fonds marins... les chantiers de restauration ne manquent pas, alors que les règles de protection de l'environnement ont été rendues plus sévères. « La fragilité de l'environnement côtier pousse les autorités à émettre des avis de plus en plus critiques sur les nouveaux aménagements. Des projets sont retardés. Ils seront bientôt empêchés s'ils n'incluent pas d'opération d'ingénierie écologique », affirme Julie Person, chef de projet environnement marin au pôle de compétitivité Mer.
La société Ecocean capture les post-larves de poisson en voie de dépeuplement, qu'elle élève en mer ou directement dans les zones qu'elle veut repeupler. - Photo DR |
Pour structurer une filière de professionnels capables de maîtriser cette ingénierie du vivant, le pôle a reçu un financement pour réaliser les premières actions. Une cinquantaine d'opérateurs ont été identifiés : PME (Ecomed, Biotope, Ecovean, Aquascop…), départements de grands groupes (Egis, Safege, Creocean…), laboratoires (Ecomers, Cefrem, Cefe…), associations. Et une dizaine de chantiers répertoriés. Le principe est toujours le même : activer le développement naturel d'espèces marines capables d'accélérer la colonisation d'un espace marin dégradé. Ce peut être un site industriel pollué, une lagune contaminée, un chantier éolien en mer, une digue ou simplement un fond marin fragile raclé par les mouillages. La Méditerranée est la première zone de plaisance française.
Marseille a pris les devants
A côté de Montpellier, les lagunes polluées reliées à la mer sont restaurées par des algues qui ont le double avantage d'assainir et d'être valorisables dans l'industrie cosmétique. Entre cette ville et Menton, les industriels ont recensé une dizaine de zones littorales où la situation doit être améliorée au regard de la réglementation européenne. Sur l'ensemble de la Méditerranée, 222 ports sont concernés.
Le port de Marseille a pris les devants. Depuis 2007, il gère déjà 3.000 hectares d'espaces naturels en Camargue et dans la plaine de la Crau. L'an passé, il a lancé un programme de gestion des infrastructures pour la restauration écologique du littoral (Girel) doté de 5 millions d'euros par l'Agence de l'eau. « L'impact de nos infrastructures portuaires (digues, dragages…) est irréversible, mais on peut améliorer la situation », reconnaît Jean-Michel Bocognano, responsable de l'environnement et du développement durable. Au programme : réimplantation d'algues (voir ci-contre), introduction de larves sauvages, immersion de récifs artificiels, création d'abris dans les ouvrages existants… « Nous aurons besoin de dix ans de recul pour mesurer les résultats », conviennent les responsables du port. Inclus dès la phase de conception des infrastructures, ce type d'aménagement devrait représenter entre 1 et 3 % du coût des chantiers à venir.
Par Paul Molga - Source de l'article LesEchos
Les chiffres clefs
2 milliards d'euros
2 milliards d'euros
en 2012, le marché de la restauration de la biodiversité marines et terrestre. Ce chiffre devrait passer à 3 milliards en 2020, selon le cabinet Boston Consulting Group.
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