L’Institut français de Annaba a abrité, mercredi dernier, une conférence intitulée “Pourquoi les béliers protègent-ils les lieux sacrés et les lieux publics en Méditerranée?”, animée par le professeur croate Aleksandar Durman.
Cette activité, qui rentre dans le cadre du 15e Festival européen en Algérie, a été suivie par un public nombreux, et en présence de Marek Skolil, ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne en Algérie.
Dans son exposé, l’éminent chercheur est remonté jusqu’à l’ère du paléolithique supérieur, une période marquée par l’émergence de peintures rupestres. Il a souligné que de nombreux historiens et pas des moindres s’accordent à postuler que les piliers de presque tous les édifices publics et religieux existant le long de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l’Europe, finissent en forme de branches de palmier enroulées et symétriques. Selon ses affirmations, un tel ornement remonterait à plus de 9 000 ans et peut être comparé aux cornes de bélier. Une allégorie incrustée fortement dans les croyances des peuples anciens, à l’instar de ces béliers protégeant l'entrée de plusieurs lieux sacrés répertoriés dans différents pays méditerranéens. Le Pr Durman a ainsi expliqué que le bélier a occupé un rôle important dans la culture néolithique de l’Europe du Sud-est.
Il citera pour exemple la découverte, parmi les trésors exhumés, de plats rituels en forme de bélier, lors des fouilles à l’emplacement de Rudna Glava, qui est la plus ancienne (5 000 ans avant JC) mine de cuivre européenne liée à la culture de Vinca : “Des béliers en céramique datant du néolithique existent dans les zones avoisinantes des mines, qui ont fait office d’entrée des temples des anciens peuples. On en a déduit que ces derniers étaient protégés par des représentations de béliers”, a-t-il souligné. Et d’ajouter : “D’autres têtes de bélier ont été mises au jour dans de nombreux pays d’Europe du Sud-est et quelques-unes dans l’Europe centrale”, tout en rappelant la relation symbolique du bélier et du lieu sacré (bélier de Mendes), qui était entretenue en Égypte. Par ailleurs, Aleksandar Durman est le chef de la Cathèdre pour l’archéométrie et la méthodologie du département d'archéologie à l'université de Zagreb. Son axe de recherche scientifique repose sur l'archéologie préhistorique.
Il met l’accent sur la relation entre la technologie et la mythologie et la datation absolue du passé archéologique. Il a dirigé plus de 70 fouilles archéologiques, dont certaines font partie de la catégorie de la plus grande recherche préhistorique en Croatie.
Il a enseigné en tant que professeur-conférencier invité dans de nombreuses universités. Sur la base de son projet de 1997, présenté au Conseil de l'Europe, à l’est de la Croatie, près de la ville de Vukovar, la construction du “Parc touristique archéologique et du Musée de la culture de Vucedol” est en phase finale, et il va être ouvert cette année.
Source de l'article Libération Algérie
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