Le président tunisien Moncef Marzouki, en visite officielle jeudi à Marseille, a estimé que les conditions étaient désormais réunies, avec l'avènement des démocraties, pour un rapprochement entre les pays du sud et du nord du bassin méditerranéen.
Il y a des démocraties de part et d'autre" de la Méditerranée, a-t-il souligné, condition indispensable, selon lui, à la mise en place d'une coopération entre les pays des deux rives, dont les pays du "cinq plus cinq" doivent être le "noyau dur".
Le "cinq plus cinq" est un cadre de dialogue politique informel regroupant, depuis 1990, dix pays riverains du bassin occidental de la Méditerranée: l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie d'un côté; l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal de l'autre.
Au 3e jour de sa première visite en France, le dirigeant tunisien s'est vu remettre la médaille de la Ville de Marseille par son maire Jean-Claude Gaudin, avant d'être reçu au conseil régional Paca par son président Michel Vauzelle.
Dans l'après-midi, M. Marzouki et trois de ses ministres - Ali Larayedh (Intérieur), Rafik Abdessalem (Affaires étrangères) et Houcine El Jaziri (secrétaire d'Etat chargé de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger) - ont rencontré 150 à 200 expatriés tunisiens de Marseille au palais du Pharo, pour un débat assez vif en langue arabe.
Le président a été vivement interpellé par une ancienne militante de son parti (le Congrès pour la République) l'accusant d'avoir "trahi la révolution et le peuple". "Je suis contre cette politique et contre la domination d'Ennahda (parti islamiste allié au pouvoir, ndlr), qui est en train de reproduire une dictature pire que l'ancienne", a lancé Zina Saïdi, suscitant une vague d'applaudissements.
Cette mère de famille de 43 ans s'est dit très inquiète pour la République tunisienne, craignant que la Révolution de jasmin ne se termine par "un système islamique comme en Iran".
M. Marzouki a conclu sa visite au pas de charge chez le leader mondial des hélicoptères civils, Eurocopter, à Marignane. "Nous avons de gros besoins en matière de protection civile", a-t-il affirmé après une présentation de la gamme du constructeur, sans préciser si un contrat était en négociation.
Par & L'Entreprise
source de l'article L'Entreprise-L'Express
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