Méditerranée: Les petites îles cachent des trésors de biodiversité

EXPO - L'Aquarium de Paris expose tout l'été des photos pour sensibiliser les touristes à la protection des îles méditerranéennes...

Lavezzi, Frioul, Santorin, Stromboli… Des noms qui donnent envie de partir en vacances. Mais avant d’être des destinations touristiques prisées, ces petites îles de Méditerranée sont des réservoirs de biodiversité inégalés. Durant tout l’été, l’Aquarium de Paris présente une exposition de photos réalisées dans le cadre de l’Initiative pour les petites îles de Méditerranée (PIM,) pilotée par le Conservatoire du littoral depuis 2005. Des images paradisiaques y côtoient des scènes désolantes d’amas de bouteilles en plastique sur les fonds marins.
Exposition "Les petites îles, sentinelles de la Méditerranée", à l'Aquarium de Paris en juillet 2012
 Protéger les puffins de Zembra

«Les petites îles sont un refuge pour de nombreuses espèces menacées sur le littoral car la présence humaine y est moins forte, explique Sébastien Renou, chargé de mission au Conservatoire du littoral. Ce sont aussi des sites importants car leur isolement a donné naissance à de nouvelles espèces uniques.» Oiseaux marins, flore terrestre et marine s’épanouissent sur ces refuges en pleine mer. «Par exemple, les îlots périphériques de Corse ne représentent que 0,025% du territoire de l’île mais regroupent 20% de la flore», illustre Sébastien Renou.
Menée sur les 1.100 petites îles du bassin occidental de la Méditerranée (de Gibraltar au détroit de Messine), la mission PIM a déjà permis de recenser certaines espèces et de mettre en place des programmes de protection. Ainsi, les puffins cendrés nichant sur l’île de Zembra, au nord-est de la baie de Tunis, se sont révélés bien plus nombreux que ne le pensaient les scientifiques: pas moins de 140.000 couples vivent sur la petite île tunisienne, déjà protégée par le statut de parc national. «Nous allons continuer à suivre cette population d’oiseaux pour mieux comprendre comment ils se nourrissent et quels endroits il faut protéger», explique Sébastien Renou.

Les touristes respectueux de la nature sont bienvenus

Les photographies de Louis-Marie Préau et Laurent Ballesta illustrent cette richesse mais alertent également sur la nécessité de protéger les îles. «Nous ne voulons pas culpabiliser les gens mais montrer aux gens qui y vont l’été, au moment où la flore n’est pas la plus belle et peut donner l’impression qu’il n’y a pas grand-chose, qu’en réalité il y a encore des trésors que l’on peut protéger en changeant nos comportements», précise Sébastien Renou.
S’il est toujours bon de rappeler les gestes basiques comme ne pas jeter de bouteille en plastique à la mer ou ne pas laisser ses restes de pique-nique sur les plages, les menaces qui pèsent sur les petites îles sont d’une ampleur bien plus grande: «Le réchauffement de la Méditerranée favorise l’apparition d’espèces invasives qui dérèglent l’équilibre écologique, déplore Sébastien Renou. La sur-fréquentation touristique entraîne la destruction des habitats naturels des espèces avec l’artificialisation du littoral.»
Alors pour protéger les îles, vaudrait-il mieux ne pas y aller en vacances? «Non! réagit Sébastien Renou. Lorsque le Conservatoire du littoral achète des terrains pour les protéger de l’urbanisation, nous les laissons ouverts au public pour que les visiteurs se rendent compte du patrimoine que cela représente et qu’ils respectent la faune et la flore.»
Par Audrey Chauvet
Source de l'article 20Minutes

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