Les technologies de l’information et de la communication (TIC) doivent (et peuvent) être au cœur du développement économique et humain dans le bassin méditerranéen à condition qu’une politique régionale active soit menée visant la création d’un espace numérique commun, un espace « .med ». Voici la principale conclusion de la conférence organisée par IPEMED et Bader Young Entrepreneurs program, en partenariat avec l’ESA et le Ministère des Télécommunications libanais et du rapport « Vers un espace .med. La confiance dans la société numérique méditerranéenne[1] » publié par IPEMED.
Pour réaliser cette Méditerranée numérique plusieurs propositions sont avancées : la création des plateformes numériques de coopération Nord – Sud et Sud – Sud (ou cloud computingd’intérêt général), la mise en place d’une stratégie industrielle forte en vue de soutenir la production des contenus et des services liés aux TIC et la création d’un fonds d’investissements « MEDTIC ».
Les TIC facteur de croissance dans un nouvel environnement productif
Les TIC facteur de croissance dans un nouvel environnement productif
« Les TIC ne doivent plus être conçues comme un secteur d’investissement potentiel mais comme étant au cœur de la mutation en cours du système productif, c’est un enjeu stratégique », a rappelé Pierre Musso tout au long de la conférence. Les pays de la région, et notamment ceux du Sud, doivent faire le choix de l’innovation (et donc de l’éducation et de la formation) comme facteur clé de croissance et passer d’une logique de main d’œuvre à une logique de « cerveau d’œuvre ». Cela va de pair avec la mise en place d’un soutien renforcé des jeunes ingénieures notamment afin d’encourager les incubateurs et les start-up et, surtout, le développement d’une stratégie active des contenus (logiciels et programmes) et des services liés aux TIC. Les pays du Sud de la Méditerranée sont des grands consommateurs, voire de sur-consommateurs notamment d’Internet, l’enjeu est d’encourager la production de contenus, d’exploiter les compétences existantes - et elles sont nombreuses- et ainsi créer de l’emploi, de la valeur ajoutée et limiter la fuite des cerveaux vers les Etats Unis. L’exemple d’Euratechnologies[2] est dans ce sens très illustratif avec 2 600 emplois créés entre 2008 et 2010.
Les questions de gouvernance et de financement au cœur du débat
La création d’un espace numérique méditerranéen et du cloud computing d’intérêt général ne peut pas se faire sans une réflexion approfondie sur sa gouvernance, sur la question de la propriété intellectuelle (comment protéger une nouvelle idée ?) et de la confiance. Un consensus se dégage pour imaginer des règles de fonctionnement transparentes et des régulations adaptées au niveau régional.
Un autre point clé abordé est celui des financements nécessaires pour mettre en place cet espace « .med ». Comme l’a rappelé Wahiba Hammaoui, le rapport d’IPEMED met en exergue l’idée d’un investissement public – privé, avec des pays et des entreprises (notamment des opérateurs de télécommunications) s’engageant financièrement sur le long terme et faisant preuve de confiance à l’égard des TIC. Leila Serhan, Microsoft Liban, rappel l’idée de la mise en place de mesures fiscales incitatives pour encourager les entreprises à s’engager. Khater Abi Habib, président et directeur général de Kafalat, évoque la possibilité de créer deux fonds distincts, un recherchant le profit et géré par la loi du marché et un autre ayant pour objectif principal le développement régional. Ce qui est sûr pour l’ensemble des participants, c’est que les investisseurs doivent être prêts à prendre beaucoup des risques du fait de l’incertitude lié aux projets TIC. De ce fait, le modèle des « business angels » parait à Nassim Kerdjoudj, CEO de Net skills, comme étant peut-être plus adapté à l’accompagnement des entreprises évoluant dans le domaine des TIC.
Pour le Liban, l’accessibilité aux TIC est également un enjeu majeur
Dans un pays en perpétuelle reconstruction, et après des années d’investissements en infrastructures traditionnelles (routes, aéroports, etc.), la priorité du gouvernement libanais est d’améliorer l’accès au TIC. Un cadre pour le développement des TIC, présenté en octobre 2011, est en cours d’approbation, a expliqué Mme Salam Yammout, coordinatrice de la stratégie nationale TIC auprès de la Présidence du conseil de ministres. Ce besoin d’infrastructures, particulièrement criant au Liban, se fait également ressentir dans d’autres pays du Sud.
Au cours de ce premier échange autour des TIC, beaucoup des questions abordées dans le rapport d’IPEMED sont restées sans réponse. La réflexion ne fait que commencer…
Par Macarena Nuño
Les questions de gouvernance et de financement au cœur du débat
La création d’un espace numérique méditerranéen et du cloud computing d’intérêt général ne peut pas se faire sans une réflexion approfondie sur sa gouvernance, sur la question de la propriété intellectuelle (comment protéger une nouvelle idée ?) et de la confiance. Un consensus se dégage pour imaginer des règles de fonctionnement transparentes et des régulations adaptées au niveau régional.
Un autre point clé abordé est celui des financements nécessaires pour mettre en place cet espace « .med ». Comme l’a rappelé Wahiba Hammaoui, le rapport d’IPEMED met en exergue l’idée d’un investissement public – privé, avec des pays et des entreprises (notamment des opérateurs de télécommunications) s’engageant financièrement sur le long terme et faisant preuve de confiance à l’égard des TIC. Leila Serhan, Microsoft Liban, rappel l’idée de la mise en place de mesures fiscales incitatives pour encourager les entreprises à s’engager. Khater Abi Habib, président et directeur général de Kafalat, évoque la possibilité de créer deux fonds distincts, un recherchant le profit et géré par la loi du marché et un autre ayant pour objectif principal le développement régional. Ce qui est sûr pour l’ensemble des participants, c’est que les investisseurs doivent être prêts à prendre beaucoup des risques du fait de l’incertitude lié aux projets TIC. De ce fait, le modèle des « business angels » parait à Nassim Kerdjoudj, CEO de Net skills, comme étant peut-être plus adapté à l’accompagnement des entreprises évoluant dans le domaine des TIC.
Pour le Liban, l’accessibilité aux TIC est également un enjeu majeur
Dans un pays en perpétuelle reconstruction, et après des années d’investissements en infrastructures traditionnelles (routes, aéroports, etc.), la priorité du gouvernement libanais est d’améliorer l’accès au TIC. Un cadre pour le développement des TIC, présenté en octobre 2011, est en cours d’approbation, a expliqué Mme Salam Yammout, coordinatrice de la stratégie nationale TIC auprès de la Présidence du conseil de ministres. Ce besoin d’infrastructures, particulièrement criant au Liban, se fait également ressentir dans d’autres pays du Sud.
Au cours de ce premier échange autour des TIC, beaucoup des questions abordées dans le rapport d’IPEMED sont restées sans réponse. La réflexion ne fait que commencer…
Par Macarena Nuño
Source de l'article IPEMED
[1] Rapport coécrit par Pierre Musso, Wahiba Hammaoui et Laurent Gille avec un groupe d’experts méditerranéens.
[2] Pôle d'excellence économique dédié aux TIC implanté à Lille.
[1] Rapport coécrit par Pierre Musso, Wahiba Hammaoui et Laurent Gille avec un groupe d’experts méditerranéens.
[2] Pôle d'excellence économique dédié aux TIC implanté à Lille.
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