Les révolutions des peuples méditerranéens s’expliquent par plusieurs facteurs,
parmi lesquels l’accès à un emploi et à une énergie abordable ont beaucoup
compté. Aujourd’hui 10 millions de Méditerranéens n’ont pas accès à
l’électricité et les perspectives sont inquiétantes...
Renchérissement des hydrocarbures, croissance des populations, fortes
aspirations à l’emploi et à la hausse des niveaux de vie, qui reposent de
facto sur une consommation accrue d’énergie.
Les besoins futurs sont donc considérables, estimés à environ 200GW de
capacité électrique à ajouter dans le sud et l’est de la Méditerranée d’ici à
2025.
Au nord de la rive, l’Union Européenne (UE) est quant à elle tiraillée par de nombreux défis. Un contexte de triple crise tout d’abord : économique, financière et fiscale. Sur le plan énergétique, de forts besoins confrontés à une ambition écologique (un habitant du nord de la Méditerranée consomme près de 4 fois plus d’électricité que ses voisins du sud et de l’est).
Au nord de la rive, l’Union Européenne (UE) est quant à elle tiraillée par de nombreux défis. Un contexte de triple crise tout d’abord : économique, financière et fiscale. Sur le plan énergétique, de forts besoins confrontés à une ambition écologique (un habitant du nord de la Méditerranée consomme près de 4 fois plus d’électricité que ses voisins du sud et de l’est).
En somme, les besoins européens de croissance, de financement et
d’approvisionnement énergétique plus respectueux de l’environnement sont
aujourd’hui incompatibles.
C’est pourquoi les pays du nord, du sud et de l’est méditerranéen doivent
réaliser une union énergétique, sur la base d’une intégration électrique des
réseaux et d’un développement massif de capacités renouvelables au sud. Cette
union énergétique apporterait de nombreux avantages à chacune des parties,
comme : l’accroissement de la sécurité électrique de la zone dans son ensemble,
une baisse généralisée des coûts de production électrique (grâce au partage des
capacités de réserve et au lissage des pointes de consommation), une production
moins émettrice en CO2, une réponse aux enjeux d’emploi et de croissance
économique.
Pour fonctionner, cette union euro-méditerranéenne de l’énergie doit remplir
4 conditions. Premièrement, des transferts technologiques nord-sud qui sont
équilibrés, c’est-à-dire incluant à la fois une industrialisation locale, et un
juste retour sur investissement pour les sociétés porteuses des projets.
Deuxièmement, une norme de partage de la production électrique entre nord et
sud (un partage à 25-75% est aujourd’hui évoqué). La libre circulation
d’électricité autour de la boucle méditerranéenne devrait aussi être instaurée,
afin d’offrir la meilleure optimisation électrique à l’ensemble des parties.
Enfin, une valorisation de ces nouvelles capacités renouvelables devrait être
imposée afin de corriger l’incapacité actuelle du marché à prendre en compte les
vrais coûts induits par la pollution et l’épuisement des ressources carbonées de
la planète.
Ces 4 conditions ne peuvent émerger que par le biais d’accords politiques. Là
où la CECA a imposé une union sur le charbon et l’acier en Europe, le processus
de Barcelone (1995) : Union pour la Méditerranée (2008) doit parvenir à créer
cette union Euro-Méditerranéenne de l’Energie.
L’alignement des législations méditerranéennes nécessaire à la réalisation de ces conditions est un travail immense et ô combien délicat dans un contexte de recomposition des pouvoirs politiques. La Commission Européenne doit surfer sur la dynamique instituée par le couple franco-égyptien constitué au début de l’Union pour la Méditerranée.
L’alignement des législations méditerranéennes nécessaire à la réalisation de ces conditions est un travail immense et ô combien délicat dans un contexte de recomposition des pouvoirs politiques. La Commission Européenne doit surfer sur la dynamique instituée par le couple franco-égyptien constitué au début de l’Union pour la Méditerranée.
Par ailleurs, les institutions européennes doivent se responsabiliser : les
puissances financières extérieures à la zone (Chine et Arabie Saoudite par
exemple) entendent profiter des projets qui sont orchestrés par l’UE. L’Europe
n’a pas les moyens de subventionner des projets qui n’auraient pas de retombées
directes pour son territoire. Il faut abandonner le concept d’aide non liée
comme celui qui a prévalu au premier projet solaire à Ouarzazate. L’Europe doit
mobiliser son énergie en Méditerranée !
Par Jérôme NATALI
Source de l'article LesEchos
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