Voisinage UE-Med étendu : les experts FEMISE prônent pour une ouverture vers l’Afrique


Conférence Annuelle du FEMISE 2018 sur: « Voisinage étendu : Relation et Coopération de l’UE-Med vers l’Afrique »

Les enjeux et défis économiques, démographiques, migratoires et climatiques rendent nécessaires une coopération étendue entre la région Euro-Med et l’Afrique subsaharienne qui pourrait être très bénéfique à l’ensemble des parties prenantes. C’est le point de vue défendu par les experts du réseau FEMISE qui ce sont réunis à Malte les 7-8 et 9 Février 2018 lors de la Conférence Annuelle du réseau.
Les recommandations de la conférence pour déterminer les priorités et les mesures nécessaires envers une coopération EuroMed-Afrique Subsaharienne sont les suivantes :
  • Investir dans la jeunesse doit être une priorité pour l’Afrique et l’Union Européenne. La dynamique démographique du continent africain et sa population jeune (60% des africains ont moins de 25 ans) entrainent une pression croissante sur le système éducatif. L’éducation demeure un bouclier contre les mariages forcés et peut offrir l’opportunité de sortir de la pauvreté.
  • Il faut saisir l’opportunité de la coopération avec l’Afrique pour créer des infrastructures, engager des investissements d’envergure dans des secteurs clés, comme le développement durable et l’énergie par exemple, améliorer la résilience de ces pays face aux changements, notamment climatiques et renforcer les principes de bonne gouvernance protégeant la société civile.
  • L’intégration doit être complétée par une augmentation de la compétitivité, une attraction des IDE, une croissance plus forte, et un élargissement des marchés entrainant des économies d’échelle. Attirer les IDE est une priorité, mais il important que ces IDE se focalisent sur des secteurs qui aideront les pays à se développer.
  • L’Europe doit prendre conscience de l’urgence d’accélérer l’industrialisation et le développement humain en Afrique. Les solutions actuellement proposées par l’UE, soit émanant de la politique sécuritaire et migratoire, soit de la politique commerciale (en demandant aux pays Subsahariens de réduire leur protection tarifaire vis à vis des produits européens) sont loin d’être à la hauteur des enjeux. D’une façon générale, les priorités des uns (développement au Sud) et des autres (migration au Nord) devraient être traitées avec une vision plus globale, en tenant compte de la complexité des situations et des processus d’interactions (industrialisation-emplois-sécurité-migration, etc.).
  • L’industrialisation du continent africain pourrait aller plus vite si elle pouvait s’appuyer sur une zone plus intégrée pour créer des chaînes de valeur régionales et faciliter leur insertion au niveau mondial, en particulier, dans des chaines de valeur pilotées par des firmes européennes. Dans ce domaine, l’Europe peut aider les pays de diverses façons : connaissance des marchés, acquisition des normes, transferts de technologie formation du capital humain, soutien aux investissements, amélioration des infrastructures et de la logistique, etc.
  • Il devient urgent d’avoir une politique beaucoup plus active et volontariste vis à vis du secteur privé : Il faut mettre l’entreprise au centre des préoccupations de tous, sur tout le continent africain, que l’on puisse entendre de façon plus audible la voix des entrepreneurs, leurs besoins, changer leur image et donner l’envi aux jeunes d’entreprendre. Faciliter, par tous les moyens, les échanges commerciaux intra-régionales en constitue un moyen. L’Open innovation doit favoriser la rencontre entre les idées des startups africaines et les financements de l’Euro-Méditerranée.
  • Il faut encourager une coopération plus poussée avec la société civile et les autorités localespour donner une plus grande cohérence aux évolutions politiques et sociétales et répondre au besoin de donner du sens aux actions mises en place, au niveau national et local. Il faut construire un dialogue de facilitation pour proposer des solutions pour que les acteurs revoient leurs ambitions à la hausse : territorialiser les engagements des États pour permettre aux gouvernements locaux et aux villes de s’emparer de ces enjeux et des compétences actuellement dépendantes des États. Ceci doit se faire dans une approche multi-acteur et multi-compétence pour permettre une transition globale de la société.
  • Le développement économique dans l’ensemble du continent africain ne doit pas se faire au détriment de l’environnement et de la qualité de vie des Hommes : Il est important de restaurer les aires protégées touchées par l’urbanisation, d’implémenter des mesures pour lutter contre la déforestation, de protéger les zones côtières et de garantir un accès à l’eau potable pour l’alimentation des ménages et pour répondre aux besoins de l’agriculture.
Pour un compte rendu détaillé des présentations et discussions, veuillez cliquer ici.
Source de l'article FEMISE

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