C'est le 18 décembre 1973 que l'Assemblée générale des Nations Unies a fait de l'arabe une de ses langues officielles et de travail.
Près de 40 ans plus tard, l'UNESCO célèbre pour la première fois, une langue qui rassemble “autour de valeurs partagées, donne de la force à nos idées et de l'amplitude à nos ambitions, au service de la paix et du développement durable”, a souligné la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans son message à cette occasion. Elle a tenu à préciser que la journée célèbre une langue “parlée par plus de 422 millions de personnes dans le monde arabe et utilisée par plus d'un milliard et demi de musulmans à travers 22 Etats membres de l'UNESCO”.
Célébrer la langue arabe, c'est également souligner, aux yeux de Mme Bokova, “l'immense” contribution de ses écrivains, scientifiques et artistes à la culture universelle.
“Ce sont les auteurs de langue arabe qui ont permis la transmission des savoirs grecs vers le latin de l'Occident médiéval, tissant à jamais des liens indissolubles entre les cultures à travers le temps”, rappelle-t-elle. Irina Bokova a cité à cet égard les œuvres d'Averroes, d'Ibn Khaldun ou de Naguib Mahfouz, “parmi les plus profondes de l'esprit humain”, notant que “c'est bien en arabe qu'elles délivrent toute leur puissance”.
Deux séminaires
La journée mondiale de la langue arabe, célébrée au siège parisien de l'institution onusienne, est marquée notamment par l'organisation de deux séminaires traitant de “la langue arabe et sa relation avec les autres langues” et “le mécanisme d'expansion et de promotion de la langue arabe”.
L'UNESCO tient à souligner à cet égard qu'elle considère la traduction comme l'un des piliers du dialogue et que celle-ci se trouve de ce fait au centre de ses actions. L'analyse des échanges entre les pays, les régions et les langues effectués grâce à la traduction permet en effet de “comprendre, d'aider et de promouvoir le dialogue interculturel”.
Index Translationum
L'UNESCO met en avant sa contribution à la promotion de la langue arabe à travers ses différents programmes de traduction auxquels sont associés les pays arabes dont le Maroc, impliqué notamment dans la conception de son “Index Translationum”.
Créé en 1932 par la Société des Nations et repris par l'UNESCO en 1948, l'Index Translationum est le seul répertoire international des ouvrages traduits dans le monde, existant à ce jour.
Sa coopération avec les pays arabes est conduite aussi bien au niveau national, par exemple, avec les traducteurs marocains lors du colloque “Le livre traduit et son rôle dans le développement culturel” qui a eu lieu à Rabat en septembre dernier, qu'au niveau international lors de la participation à l'élaboration d'un vaste rapport sur la traduction dans la région méditerranéenne à travers le projet mené par la Fondation Ana Lindh pour le Dialogue entre les Cultures et Transeuropéennes.
Accessible en ligne, l'Index Translationum permet d'obtenir immédiatement les statistiques sur l'évolution des traductions par pays, par langue, par auteur, par thème ou par année.
La base de l'Index Translationum donne aussi la possibilité de mesurer la présence de la création littéraire et intellectuelle arabe dans le monde.
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