Même si Donald Trump nie le réchauffement climatique, 2017 a bien été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Le phénomène s'aggrave et notre région n'a pas été épargnée
Ouragans en Atlantique, feux géants au Canada, en Californie, en Espagne et au Portugal, mousson dévastatrice en Asie, glaciers brisés et faune de l'Articque déboussolée : pendant que les climato-sceptiques font la moue, le réchauffement climatique, alimenté par nos émissions de gaz à effet de serre, affecte déjà profondément nos écosystèmes et nos modes de vie.
"Si les émissions (de CO2) suivent un scénario habituel, il y a 93% de chances pour que le réchauffement climatique dépasse les 4 degrés Celsius d'ici à la fin de ce siècle", se rapprochant de 5°C. Voici la conclusion terrifiante d'une nouvelle étude réalisée par deux chercheurs américains, Patrick Brown et Ken Caldeira, de la Carnegie Institution for Science à Standford en Californie (États-Unis) et publiée dans la prestigieuse revue Nature. Les chercheurs Anouch Missirian et Wolfram Schlenker, de l'université Columbia (New York), viennent aussi d'évaluer l'impact de la température moyenne enregistrée dans les zones agricoles sur le phénomène migratoire. "Lorsqu'elle dévie de l'optimum de 20 °C pour tendre vers des moyennes plus basses ou plus élevées, les demandes d'asile s'accentuent", décrivent-ils. Selon leurs calculs, si les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent de progresser à leur rythme actuel (pour atteindre une élévation de la température de 4,5 °C à 5 °C), les dossiers de demandes d'asile pourraient bondir de 188 % d'ici à 2100 !
"On est en train de perdre la bataille", contre le réchauffement climatique, a mis en garde le président Macron, lors de son discours d'inauguration du "One Planet Summit", le sommet réuni à l'occasion du deuxième anniversaire de la Cop 21 à Paris. "L'urgence est devenue permanente et le défi de notre génération est d'agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, pour mettre en oeuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies".
"Le premier pas, l'acceptation"
Le président français avait décidé d'organiser ce sommet après l'annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique contre le réchauffement, qui vise à contenir la hausse moyenne de la température sous le seuil critique de 2°C. Et la Méditerranée ? Elle est au coeur de ce monde soumis aux pressions météorologiques. Le Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres (Cred) atteste que si nous serons épargnés par des super ouragans comme Irma, les "medicanes", ouragans nés de la rencontre des mers chaudes et des masses d'air froid venues du nord de l'Europe, peuvent avec le réchauffement des eaux se multiplier.
On sait aussi que les périodes de sécheresse, les pics de canicule seront de plus en plus longs et fréquents. Comme les épisodes de pluies diluviennes, qui dévastent déjà régulièrement les départements de Paca. Jean Jalbert, le directeur de la réserve scientifique de la Tour du Valat, en Camargue, une région fortement touchée par le réchauffement climatique et la hausse du niveau de la mer, le dit : "Le premier pas, c'est l'acceptation. Nous ne sommes pas là pour faire peur, mais pour acter les choses et se projeter".
Par Delphine Tanguy - Source de l'article La Provence
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