Medener souligne l'urgence d'une transition énergétique

La 2e conférence de l'Association méditerranéenne des agences nationales de maîtrise de l'énergie, Medener, a insisté sur l'importance de la transition énergétique sur la rive sud de la Méditerranée. Et propose des solutions pour l'accélérer.

Avec une croissance de la demande en électricité de 5 à 7% dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, "la transition énergétique doit s'accélérer", assure François Moisan, directeur exécutif de la stratégie et de la recherche et de l'international et directeur scientifique de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). 

Après Tunis, la 2e conférence internationale de Medener, l'Association Méditerranéenne des Agences Nationales de Maîtrise de l’Énergie, prenait pied cette fois-ci à Marseille dans les locaux de la Villa Méditerranée, le 24 avril 2014. Medener réunit les organisations en charge de l’énergie en Algérie, en Tunisie, en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, au Portugal, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Palestine. 

Bien que de grandes différences perdurent sur cette question entre les pays producteurs et non producteurs, des "problématiques transversales" peuvent être relevées signale François Moisan. 

"Les subventions gouvernementales en matière d'électricité et de carburants sont devenues insupportables pour l'économie des pays, comme au Maroc, en Tunisie ou encore au Liban", regrette-t-il. D'après les données dont il dispose, ces subventions représenteraient pour ces pays entre 10 et 15% du Produit Intérieur Brut (PIB) et près de 20% du budget de l'État. D'autant qu'elles s'adressent, pour la majorité d’entre elles, en "faveur des énergies combustibles". 

Croissance démographique et urbanisation posent également de gros enjeux. Au Maghreb, la croissance devrait plus que doubler d'ici 2030, craint François Moisan. En Méditerranée, selon Medener, la croissance démographique devrait avoisiner les 45% de croissance démographique d'ici à 2030, couplée par une "urbanisation accrue avec près de trente villes de plus d'un million d'habitants et un triplement de la demande d'énergie". 

François Gréaume, directeur de l'Action internationale de l’Ademe, le rejoint sur ce point, ajoutant que "si l'on ne peut pas envisager uniquement une décroissance de la consommation énergétique, il faut voir du côté de la transition énergétique."

Les priorités de l'Ademe : le bâtiment, la consommation d'électricité et bientôt les transports...
Medener, "catalyseur d'initiatives", tente de trouver des solutions au niveau régional pour soutenir cette transition énergétique. Des initiatives appuyées techniquement par l'Ademe. 

François Moisan en cite quelques-unes. L'Observatoire de maîtrise de l'énergie, par exemple, permet de comparer les mesures entreprises par les pays de la Méditerranée dans le domaine de l'efficacité énergétique et du développement durable. Il est d'ores et déjà effectif dans quatre pays du sud (Maroc, Algérie, Tunisie et Liban), en Turquie et dans les pays européens à travers le projet ODYSSÉE, mais l'Ademe espère "généraliser l'initiative en associant la Jordanie, l'Égypte ou encore la Libye" et à terme "couvrir l'ensemble de la région". 

Medener, au travers de l’Ademe, propose également le programme MED-ENEC, visant à "stimuler les mesures d'efficacité énergétique et l'utilisation des énergies renouvelables dans le secteur de la construction" en Méditerranée. En outre, MED-ENEC forme 300 professionnels du bâtiment sur la question des réglementations thermique dans le bâtiment. Ce module de formation à l’échelle régionale pourrait bientôt s'appuyer sur l’aide du Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée pressent François Moisan. 

L'Ademe "se concentre principalement sur la problématique du bâtiment et de la consommation d'électricité, mais le transport deviendra à terme une de nos priorités", anticipe François Gréaume.

Par Astrid Jousset  - Source de l'article Econostruminfo

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