Au Maroc, en Algérie ou en Lybie, les médecins préfèrent exercer en Europe, selon une étude du Femise rendue publique fin avril, sur l’émigration des docteurs en médecine. A la recherche de meilleures conditions de travail, de salaire, d’évolution de carrière, ces médecins ne trouvent cependant pas toujours leur compte.
Au fil des années, l’émigration des médecins de l’Afrique du nord vers l’occident est devenu un véritable phénomène. En 2009, le taux d’émigration des médecins au Maroc s’élève à 6,6% dépassant celui de l’Egypte (5,6%). Ce taux reste largement inférieur à celui de la Libye, de 19,6%, et l’Algérie à 7,1%, révèle l’étude réalisée par les chercheurs du Forum Euro-méditerranéen des Instituts de Sciences Economiques (Femise) et dirigée par Ahmed Driouchi, Professeur d’Economie à l’université Al Akhawayn, à Ifrane, au Maroc.
Par ailleurs, selon des statistiques de 2006, note le rapport Femise, publié le 27 avril, 31 % des médecins marocains exerçaient à l’étranger, contre 44 % d’Algérien, et 33 % de Tunisiens.
Pour Ahmed Driouchi, « les candidats au départ sont attirés par les avantages relatifs offerts par les pays de l’Union Européenne. Gagner plus leur permet d’être à l’aise et de vivre mieux. Il faut également considérer les avantages non pécuniaires, la possibilité d’évoluer professionnellement et de faire carrière », rapporte le site Econostrum.
Les chercheurs ont mené des enquêtes approfondies sur le cas du Maroc en interrogeant des médecins marocains qui avaient choisi de rester au Maroc. « Tout dépend de la situation personnelle des individus et de leur stratégie », souligne le professeur Ahmed Driouchi. Selon lui, chaque pays de destination possèdent des avantages particuliers qui entrent en ligne de compte dans la réflexions des médecins.
Une réalité à considérer
Si en quittant leurs pays, les médecins ont pour but de travailler et de vivre dans de meilleures conditions, tous ne parviennent pas au but. Ils sont parfois contraints d'exercer des fonctions moindres que celles qui correspondent à leurs qualifications, car leur diplôme n'est pas reconnu. « Dès la première année, le concours est lancé.
En attendant de le passer, certains se font engager en sous-fonction en interne. Ceux qui réussissent finissent par obtenir de bons postes, parfois même des responsabilités, explique le docteur Nohra Oulahri, membre du réseau des médecins marocains du monde, au CHU de Strasbourg, ceux qui échouent au concours ou qui ne le passe pas du tout, soit pour des raisons de problèmes financiers ou de conditions de vie, préfèrent finir leur carrière en France dans des postes précaires. » « Très souvent, ils se sont engagés dans une vie maritale avec enfants et sont face à des responsabilités », poursuit-elle.
Ils ont pourtant un ultimatum. Les médecins diplômés en dehors de la communauté européenne ont jusqu’en 2014 pour régulariser leur situation, sinon ils seront expulsés du territoire français, « sachant qu'à partir de l’an prochain, les médecins ne passeront plus un concours, mais un examen », précise Hohra Oulahri.
Source de l'article Yabiladi
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