Si les migrations nourrissent une littérature abondante, peu de travaux traitent du retour des migrants vers leurs pays d’origine. Pour le Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques, ceci a un impact à la fois sur l’emploi, l’entrepreneuriat et les investissements.
Dans son étude FEM34-20, intitulée « Migration de retour dans les pays sud méditerranéens : déterminants, impacts et implications » le Femise analyse le phénomène au Maroc et en Egypte.En 2013, ils étaient 12 millions à vivre hors de leurs frontières. Où partent-ils ? Les Egyptiens s’exilent essentiellement dans les pays du Golfe et les pays de l’OCDE alors que les Marocains préfèrent l’Europe tout comme les Algériens et les Tunisiens.Deuxième pays non européen après la Turquie, la diaspora marocaine représentait à elle seule 4,5 millions de personnes en 2013. Elle pourrait bien dépasser celle des Turcs au cours des dix prochaines années.
Difficultés administratives lors du retour
L’aspiration à une vie meilleure constitue la principale motivation au départ. Et, histoire de tordre le cou aux idées reçues, « 82% des migrants marocains ont déjà un emploi ». Ils désirent simplement un salaire plus élevé.
Le niveau d’éducation des Egyptiens candidats au départ est plus élevé que celui des Marocains. Ces derniers ont tendance à rester tout au long de leur vie dans le pays d’accueil alors que les Egyptiens privilégient une migration temporaire avec un retour soit dans le pays d’origine, soit dans d’autres pays du Golfe.
L’âge des migrants se situe entre 15 et 29 ans. C’est à 44 ans qu’ils décident de revenir dans leur pays d’origine avec dans leurs bagages de nouvelles connaissances et capacités qu’ils sauront mettre à profit une fois rentrés.
Nombre d’entre eux deviendront par la suite chef d’entreprise et joueront un rôle primordial dans la création d’emploi. D’où la nécessité de maximiser les bénéfices potentiels pour le pays d’origine. « Nous montrons l’impact de la migration de retour sur l’accumulation de capital humain et l’entrepreneuriat, et le rôle joué par les politiques migratoires de retour », explique Jackline Wahba, professeure d’économie à l’université de Southampton et coordonnatrice du rapport.
Néanmoins, le retour s’avère compliqué du point de vue administratif en particulier pour le transfert des droits acquis pour leur retraite et la cotisation à la sécurité sociale.
Si, en raison de la crise économique mondiale, les pays européens ont eu tendance à resserrer leur politique d’accueil, le faible taux de natalité et le vieillissement des populations devrait conduire, selon le document, à une augmentation sensible du nombre de migrants temporaires. Ils devraient être 4,9 millions en 2015 et 11,8 millions en 2020.
Consulter l’intégralité du rapport FEM34-20
Par Nathalie Bureau du Colombier - Source de l'article Econostruminfo & FEMISE
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