Perçue à l’échelle internationale comme un véritable laboratoire socio-politique, la Tunisie attire depuis le 14 janvier 2011 un grand nombre d’organisations internationales non-gouvernementales pour en observer et analyser sous toutes les coutures l’expérience de transition vers la démocratie.
La révolution tunisienne a été une véritable aubaine pour les gouvernements étrangers, les organisations multilatérales et les organisations non-gouvernementales internationales désireuses, depuis longtemps, d’opérer en Tunisie de pouvoir enfin le faire. Car avant le 14 janvier 2011, il n’était guère aisé pour tout ce monde d’avoir l’aval du régime benaliste pour mener une action dans le pays.
«Les ONG internationales étaient en mesure d’accueillir des rencontres et des conférences sur des questions culturelles sous le régime Ben Ali», mais, rappelle Shelley Deane, conseiller auprès de l’organisation International Alert (dans un rapport intitulé “Transformer la Tunisie: rôle de la société civile dans la transition de la Tunisie“), les programmes visant à construire des capacités en matière de gouvernements et de standards de médias indépendants étaient tenus hors de Tunisie.
Aussi, est-ce le plus naturellement du monde, que gouvernements étrangers, organisations internationales et non-gouvernementales se sont-ils précipités et en grand nombre en Tunisie après le 14 janvier 2011 pour y déployer des activités, assez souvent en créant des antennes.
Même si des pays d’autres régions sont également engagés avec la société civile tunisienne, l’Union européenne –en tant que telle et via certains de ses membres individuellement- est la plus active dans ce domaine.
Et pour éviter les doublons et, partant, une mauvaise allocation et utilisation de ressources financières qui deviennent de plus en plus difficiles à trouver par ces temps de crise, les pays européens ont très vite mis sur pied un mécanisme de coordinations sous la forme d’un programme intitulé «Appui à la société civile tunisienne Dialogue et coordination entre les partenaires techniques et financiers».
Une note de la Délégation de l’Union européenne à Tunis datant de décembre 2011 explique qu’«en 2011, la Délégation de l'Union européenne (DUE) a assumé et repris un rôle de chef de file dans la coordination et le dialogue avec les différents acteurs impliqués dans l'appui à la société civile» et qu’elle «anime la coordination générale entre partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds internationaux, organisations internationales, agences des Nations unies), avec l'objectif de partager les informations sur les projets financés, de définir et vérifier les besoins et challenges, et établir des synergies».
Les bailleurs de fonds et la société civile ayant décidé de concentrer leur coordination sur trois aspects -la facilitation, le dialogue et la concertation-, ont mis sur pied un dispositif pour animer le dialogue et la coordination avec la société civile constitué d'un groupe général de coordination et de 3 sous-groupes thématiques (Média, présidé par la Délégation Wallonie-Bruxelles; Emplois, co-présidé par l'ONUDI et l'ambassade de Suisse; Renforcement de la société civile, co-présidé par l'UE et le PNUD).
Six objectifs ont été fixés à ces groupes: partage d'informations sur les interventions des bailleurs de fonds, échanges sur l'approche à mettre en place et planification conjointe, établissement des priorités dans les actions, thématiques, zones géographiques, limitation des incohérences et des duplications dans les interventions, promotion d'un dialogue et mécanismes de consultation avec la société civile et cartographie de la société civile.
Par Moncef Mahroug - Source de l'article Webmanagercenter
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