"Lire 'Les Identités plurielles', c'est comme si on faisait un voyage, une évasion, un vagabondage à travers plusieurs villes de la Méditerranée", avec ces quelques mots l'universitaire Kamel Ben Ouanès a introduit, jeudi l'ouvrage dédié aux écrivains méditerranéens d'horizons multiples.
L'ouvrage (260 pages) a été présenté, jeudi, au siège de la délégation de l'Union Européenne (UE) à Tunis en présence de Laura Baeza ambassadrice de l'UE en Tunisie et de son ministre conseiller Alexandre Zafirou.
"Les Identités plurielles", est un ouvrage qui fait état de deux identités: une horizontale propice au partage et une autre théorique propice à la violence", explique Ben Ouanès qui précise que les textes prennent la forme de narration ou de débris de romans où chacun s'exprime avec son propre langage et parle de ses propres préoccupations.
Cet ouvrage "est un petit joyau" et un message pour ceux qui ne croient pas aux identités multiples", souligne Laura Baeza. C'est une invitation à sortir du cercle identitaire restreint pour rentrer dans un cercle plus vaste, insiste-t- elle.
Comme un cri de détresse, les textes qui y figurent tentent de créer une intersubjectivité, un échange et un partage avec l'autre, loin des barrières de l'espace, de la religion et des idéologies.
Trois axes forment cet ouvrage. Le premier se rapporte aux écrivains qui parlent de la réalité de leur vécu personnel dans "une texture multiple du moi".Ben Ouanès cite l'exemple de Eleni Torosi, une ex-exilée grecque en Allemagne et Emna Belhaj Yahia, une militante de gauche tunisienne qui évoquent "un sujet d'actualité" et parlent de leur métamorphose après tant d'années d'exil.
Chacune de ces deux écrivaines nous mène dans son monde à elle en disant "je suis multiple, je viens d'un espace de croisement de plusieurs apports". Le deuxième axe de l'ouvrage se rapporte à l'espace. Les écrivains issus de plusieurs villes méditerranéennes D'Istanbul à Tunis ou d'Athènes à Alger, c'est comme un ami qui vous prend la main en vous disant venez avec moi visitez ma ville, dit encore Ben Ouanes. Le troisième axe se rapporte aux écrivains qui à travers des textes d'argumentation relatant « une situation historique précise », s'engagent dans une réflexion sur la question de l'identité.
Comme l'exemple de l'écrivain libyen Omar Abulqacim Alkalil Schelligue vivant dans une société composite méconnue où "l'individu ne se défini pas par son appartenance à une Nation mais plutôt à une tribu" que Ben Ouanès avoue découvrir après la révolution. L'écrivain peint le portrait d'un pays meurtrit par la guerre factice", selon l'expression de Ben Ouanès.
Participent à cet ouvrage une trentaine d'écrivains du bassin méditerranéen, dont les pays du Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie). "Les Identités plurielles", majoritairement composé de textes en langue française avec quelques textes en anglais et trois textes en Arabe, a été édité en juin 2014 par Novaprint à Tunis.
Ce projet est une composante de la première rencontre euro-maghrébine d'écrivains (du 9-au 11 novembre 2013), un projet financé par la Délégation de l'UE en Tunisie.
Source de l'article Le Mag
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