Pedro Rojo analyse l'évolution et les défis actuels de l'humour dans la societé arabe
Les réactions que les caricatures de Mahomet, dues à différents dessinateurs européens, ont suscitées dans le monde arabe sont venues renforcer l’idée que les Arabes sont des gens hargneux, qui n’apprécient pas la plaisanterie.
Tels sont, en tous cas, les stéréotypes installés dans l’imaginaire occidental à cause des images qui sont généralement montrées par les télévisions : on y voit des barbus vociférantdes menaces inintelligibles et des femmes apeurées enveloppées dans des mètres de tissu.
Toutefois, même si cela reste la perception majoritaire, les nouveaux modes de communication, Internet en tête, permettent désormais à l’Occident de connaître le protéiforme sens de l’humour arabe, héritier d’une riche tradition.
Comme dans toute autre société, la satire a été utilisée dans le monde arabe pour relativiser les situations difficiles ou pour moquer l’autre avec naturel.
De fait, certains affirment que c’est l’humour qui fait la différence entre l’humain et l’animal.
L’humour, un élément constant de l’histoire arabe
À l’époque préislamique il existait déjà dans la culture arabe des poèmes satiriques qui étaient utilisés dans les guerres pour ridiculiser les tribus ennemies. L’humour était si présent à ce moment de l’histoire que des études analysent le sens de l’humour du prophète Mahomet et de son entourage et la façon dont il transparaît dans le Coran (Kishtainy: 1985).
Que ce soit chez les poètes cultivés de la cour abbaside, dans le folklore populaire ou dans les histoires de Jouha (le Toto arabe), le sens de l’humour a été présent dans la société arabe jusqu’à nos jours. Mais, tout comme c’est le cas actuellement, l’humour arabe a de date immémoriale eu des ennemis jurés, peu réceptifs aux critiques narquoises. On raconte que c’est un poème mordant qui a signé l’arrêt de mort du fameux poète Al Mutanabbi (915-68).
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Source de l'article IEMed
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