Les capitales européennes, Paris et Madrid en particulier, sont à l'écoute du processus de normalisation entre l'Algérie et le Maroc.
La construction d'un Maghreb stable et prospère doit prioritairement passer par des relations algéro-marocaines apaisées, c'est ce que sont en train de faire les deux capitales concernées sous l'oeil attentif de nos voisins européens avec lesquels on a en partage la Méditerranée.
Si la brouille entre Alger et Rabat n'a pas profité en priorité aux peuples de la région qui constituent un marché potentiel de près de 100 millions de consommateurs, l'Europe qui, elle, est en crise, pratiquement, permanente depuis l'apparition de celle des Subprimes aux Etats-Unis (en 2007, Ndlr) cherche des solutions à son économie.
La Grèce a failli être emportée par sa dette, la France a perdu son triple A tandis que les Italiens, les Portugais et les Espagnols redoutent à plus d'un titre de se retrouver dans le contexte économique que celui qu'ont vécu les Grecs.
La construction de l'UMA leur offre une opportunité qui est à portée de leurs mains. Avec une manne financière de plus de 180 milliards de dollars et un projet de développement économique certainement des plus audacieux depuis l'Indépendance qui doit toucher de nombreux secteurs (logement, infrastructures routières, industrie, agriculture, santé...), l'Algérie constitue une opportunité de premier choix pour les investisseurs étrangers.
La Libye en reconstruction représente un marché de plus de 200 milliards de dollars et peut exporter quelque 1.600.000 barils de pétrole par jour lorsque sa production tourne à plein régime de même pour la Tunisie qui doit reconstruire son économie depuis sa révolution de jasmin qui excelle dans les domaines du tourisme et de celui de la PME sur laquelle repose sa stratégie économique.
Avec sa double façade maritime et sa politique de fiscalisation des plus attractives, le Royaume chérifien est devenu une destination privilégiée des entreprises européennes délocalisées, à cela il faut bien entendu ajouter un secteur du tourisme des plus performants sans oublier celui de l'agriculture et de la pêche...
Des potentialités qui n'ont été évoquées que du bout des lèvres par l'ex- chef de la diplomatie espagnole qui a commenté la récente dynamique impulsée aux relations algéro-marocaines.
Il a souligné la nécessité de «l'accompagner pour qu'elle débouche sur une réconciliation entre Marocains et Algériens, ce qui est fondamental...Je vois qu'il y a des échanges de visites au niveau ministériel entre les deux parties...il est temps de revenir à cette idée du Maghreb uni. Tout le monde le demande et l'attend.
Je crois que plus vite il se réalisera, mieux ce sera pour tout le monde», a estimé Miguel Angel Moratinos, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire marocain «Le Reporter».
C'est pratiquement ce que pense le ministre français des Affaires étrangères du rapprochement entre le Maroc et l'Algérie: «Il me semble que c'est la voie choisie par les dirigeants de ces deux pays. Nous ne pouvons que les encourager dans ce sens», a déclaré Alain Juppé qui a plaidé pour un «Maghreb fort et uni pour le bien de la région et de l'Europe».
Le «non-Maghreb» coûte trop cher et, en ces temps de crise économique, l'Afrique du Nord ne peut plus se payer le luxe d'être divisée... l'Europe, aussi, a besoin d'un Maghreb fort et uni», a souligné le patron du Quai d'Orsay dans un entretien accordé à l'agence officielle de presse marocaine MAP, lors de la visite qu'il a effectuée au Maroc au début du mois de mars 2012...Paris et Madrid sont sur la même longueur d'ondes, Alger et Rabat feront le reste...
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