Le Maghreb avance sur la voie de l’intégration régionale pour se développer et éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des pays du Golfe.
Un an et après ? Les transitions que vivent la Tunisie, la Libye, l’Égypte ou le Yémen sont semées d’embûches et mettent à nu des sociétés éclatées, les déficiences de l’État et sa faiblesse. Mais elles montrent aussi des personnes engagées qui veulent bâtir une société dans laquelle toutes les composantes auraient leur place et où le politique serait réhabilité.
Ce point est essentiel car il permettra de répondre à la première revendication exprimée par les manifestants: la dignité. Cela ne doit évidemment pas occulter le défi économique et social que doivent relever ces régimes pour créer des emplois, lutter contre la corruption et mieux redistribuer les richesses.
Et là, les attentes sont grandes. Cette tâche sera facilitée si un rapprochement entre les pays de la région est effectif. «Une véritable dynamique régionale est nécessaire pour combler le manque de croissance, qui s’élèverait à 2% par an si une union douanière était fonctionnelle au Maghreb», estime Youssef Amrani, ministre marocain délégué des Affaires étrangères. L’arrivée au pouvoir de partis islamiques dans les pays maghrébins permettra-t-elle de renouer avec l’idée d’une coopération régionale inter-maghrébine?
Les premiers signaux sont là: le président tunisien, Moncef Marzouki, a déclaré, lors de sa visite à Alger, qu’il entendait relancer la construction maghrébine; le ministre marocain des Affaires étrangères s’est rendu à Alger ; une réunion des chefs de la diplomatie maghrébine s’est tenue à Rabat pour tenter de redonner vie à ce groupement régional; enfin, une réunion des chefs de la Diplomatie du 5+5 a eu lieu à Rome…
Les pays maghrébins doivent avancer sur la voie de l’intégration régionale, aussi bien pour se développer que pour éviter une trop grande dépendance vis-à-vis du Golfe et un modèle de société qui ne leur convient pas. Cette évolution, si elle se concrétise, bénéficiera aux relations euro-méditerranéennes et permettra de mener des projets communs, profitables aux deux rives de la Méditerranée.
Est-ce un rêve ou bien les révolutions sont-elles la volonté et le désir des sociétés de repenser l’avenir? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais on peut penser qu’une ère nouvelle s’ouvre au cours de laquelle les obstacles, comme le conflit du Sahara, seront progressivement levés.
Par Agnès Levallois - IPEMED
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