« L’essor des PME et du secteur privé en général dépend de l’existence d’un écosystème favorable caractérisé par la transparence, la libre concurrence et la bonne gouvernance contrairement à ce qu’a été fait sous le régime de Ben Ali où les pratiques de la corruption ont freiné l’initiative privée ».
C’est ce qu’a été indiqué par Ridha Bettaieb, ministre de la Coopération internationale et de l'Investissement, à l’occasion de la 10ème conférence de la facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat de la banque européenne d’investissement FEMIP qui s’est déroulée jeudi 8 mars à Tunis. C’est dans ce cadre, que le ministre a appelé à restaurer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers comme priorité, et ce à travers l’édification d’un environnement sain permettant de libérer les énergies dans lequel la bonne gouvernance et la transparence riment avec concurrence et compétitivité.
Ayant pour thème « Les PME méditerranéennes à la conquête de nouveaux horizons », la rencontre a réuni un nombre très important des financiers, universitaires et banquiers ainsi que des instituions et organisations financières. Des personnalités d’envergure mondiale ont également pris part à cette rencontre. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) a été aussi présent.
Dans une déclaration à Africanmanager, Philippe de Fontaine a fait savoir que la Tunisie est l’un des gros clients de la BEI : « Compte tenu du démarrage que nous sentons venir en Tunisie, je pense qu’en 2012 nous dépasserons largement les 300 millions d’euros débloqués en 2011 ». Concernant, les domaines d’intervention, la BEI conserve ses secteurs traditionnels à savoir l’infrastructure et la modernisation routière ainsi que le secteur du transport dans l’objectif de permettre au plus grand nombre d’entrepreneurs de se connecter entre eux.
En effet, l’accès à des sources de financement diversifiés et concurrentielles demeure limité pas seulement en Tunisie mais aussi dans tout le bassin méditerranéen et constitue une entrave majeure à l’essor du secteur privé, en particulier des micro-entreprises et des PME. A cela s’ajoute le secteur financier non bancaire qui joue un rôle limité dans le financement et les banques qui ne sont pas encore en mesure de répondre à tous les besoins des PME locales.
Plus d’un million de tunisiens ont aujourd’hui besoin de microcrédits pour développer leurs activités et créer des sources de revenu. Un besoin urgent qui a poussé la société civile ainsi que les institutions gouvernementales à réfléchir sur les moyens concrets et rapides à même de restructurer le secteur de la micro-finance.
La Micro-finance n’a plus besoin de faire ses preuves comme outil de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales et de genre. Selon Asma Ben Hmida, directrice exécutive de l'organisation Enda, prés de 40% de la population des pays arabes, soit 140 millions de personnes vit en dessous du seuil de la pauvreté (2 dollars par jour) et « depuis 20 ans on se voit pas d’amélioration », a-t-elle ajouté.
Le taux de chômage moyen dans les pays arabes en 2005 déjà était d’environ 14,4%, variable selon les pays, contre 6,3% pour l’ensemble du monde d’où l’urgent de créer de l’emploi pour empêcher la situation à empirer. D’après les nations unies, la population des pays arabes atteindra 385 millions d’ici 2015 contre 330 millions en 2007 d’où la nécessité de créer pas moins de 51 millions d’emplois nouveaux.
En Tunisie, « 1 million de micro-entrepreneurs et de petits salariés sont exclus des services financiers classiques et ont besoin de microcrédit », a confirmé la directrice d’Enda
La BEI, à travers son outil de partenariat avec les pays, FEMIP, s’est engagée depuis 2002 à soutenir de manière très concrète leur développement économique et social. Un engagement qui ne cesse de se confirmer au fil des années pour atteindre à la fin de l’année 2011, un investissement global de plus de 13 milliards d’euros en faveur des pays méditerranées malgré les bouleversements que connait la région durant toute cette année. Le Maghreb qui fut le berceau des révolutions arabes a été le premier bénéficiaire de l’action de la FEMIP, avec 503 millions d’euros de signatures dont 303 millions pour la Tunisie et 200 millions pour le Maroc. Prés de 4,5 milliards d’euros de prêts ont été octroyés depuis les premières interventions de la BEI en 1979 en Tunisie. Les domaines d’intervention sont la création, l’extension et la modernisation des PME notamment dans les secteurs agroalimentaire, industriel, touristique, industriel, transport, énergie, environnement et capital-investissement. Le secteur du transport et de la communication accapare la part la plus grande des investissements de la BEI, soit 20%.
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