La filiale low cost du groupe Air France-KLM va inaugurer le 4 septembre une ligne directe entre Paris et Beyrouth. De passage jeudi et vendredi au Liban pour les derniers préparatifs, le directeur général adjoint commercial de Transavia, Hervé Kozar, explique à « L'Orient-Le Jour » les raisons qui ont conduit la compagnie à desservir le pays du Cèdre.
Transavia a ouvert les réservations pour la ligne Beyrouth-Paris Orly depuis fin mai. Pouvez-vous en dresser un premier bilan ? Quels sont vos objectifs en termes de remplissage ?
Les réservations se passent très bien pour le moment : il y a clairement une clientèle intéressée, aussi bien du côté des Libanais que des Français, qui montrent un engouement pour le Liban.
Pour rappel, Transavia assurera cette liaison trois fois par semaine (les lundis, mercredis et vendredis) avec des horaires très confortables pour les Libanais : nos vols vont atterrir à Beyrouth à midi pour des départs programmés à 13h, pour un prix de base à 149 euros (près de 170 dollars) le vol aller sans bagage (ce dernier est facturé en supplément à 17 dollars pour 15 kg). Ces horaires sont valables jusqu'à fin mars 2018 et seront normalement reconduits après. Deux autres formules tarifaires proposent des services additionnels, comme par exemple un droit de modification des réservations ou des bagages supplémentaires.
Nous sommes donc très confiants et, pour une capacité de 190 sièges (tous en classe économique), nous visons un taux de remplissage à moyen terme de 90 % voire plus, comme sur l'ensemble de notre réseau.
Le choix de Beyrouth correspond-il en partie à une volonté du groupe Air France-KLM de réagir à l'arrivée d'un concurrent proposant de bas tarifs – Aigle Azur depuis le 23 juin – sur cette liaison ?
Non, il n'y a aucun lien et nous ne sommes pas là pour faire un coup mais pour nous installer. Beyrouth est une destination cohérente par rapport au réseau actuel de Transavia, qui s'étend en Europe ainsi que dans le bassin méditerranéen sur 82 destinations au départ de la France et sur 88 depuis les Pays-Bas. Nous savions également qu'il était très intéressant pour nous de nous positionner sur ce segment car il existe une forte demande pour ce trajet, que ce soit pour visiter de la famille ou des amis, faire du tourisme ou encore des affaires.
En 2016, Transavia a appris que de nouveaux droits de trafic (ces droits commerciaux négociés entre États définissent, entre autres, les fréquences de vol et les points de desserte et d'escale, NDLR) allaient être ouverts par les autorités libanaises et il est resté à l'affût. Ce n'est que par la suite que nous avons été informés qu'Aigle Azur avait également postulé.
Quel est l'impact de ces tarifs concurrentiels sur les services aux passagers, ou bien réalisez-vous vos économies ailleurs ?
Nous sommes une low cost au niveau des prix, pas au niveau des services, sur lesquels on ne fait aucune concession. Et contrairement à certains acteurs sur le segment low cost, les prix des services tarifés à bord ne sont pas excessifs. C'est d'ailleurs notamment grâce à nos personnels navigants que nous figurons depuis deux ans en tête du classement des meilleures compagnies de cette catégorie en Europe du site Flight Report.
C'est notamment une politique intelligente de rationalisation des coûts qui permet de contenir les tarifs. Par exemple : nous utilisons nos avions 12 heures par jour quand d'autres compagnies ne les exploitent que pendant 8 heures en moyenne, tout en respectant scrupuleusement la réglementation internationale en matière de sécurité aérienne. Nous faisons aussi des économies dans le processus de commercialisation de nos billets, en comptant essentiellement sur les réservations en ligne. L'avenir nous dira si cela amènera les compagnies classiques à modifier leur positionnement. Le choix d'avoir opté pour un vol direct entre Paris et Beyrouth s'inscrit aussi dans cette logique : cela nous coûte moins cher de faire du « point à point » que d'assurer des services de correspondances.
Dans quelle mesure la présence des low cost à Beyrouth peut-elle globalement tirer les prix vers le bas, notamment pour les compagnies classiques ?
Au final, c'est le client qui décide. En Europe, le client a fait aujourd'hui son choix pour tous les vols de deux à trois heures car il préfère garder son budget pour ses vacances sur place. De plus en plus de clients sont en outre adeptes du « self-connecting » et organisent eux-mêmes leurs correspondances en achetant plusieurs billets auprès de compagnies low cost. Par exemple, pour un trajet Beyrouth-Dublin, un passager pourra acheter séparément un billet pour chacun des segments à un prix qui sera moins élevé que celui proposé par une compagnie classique.
L'avenir nous dira si cela amènera les compagnies classiques à modifier leur positionnement. Cela étant, les positionnements sont différents et complémentaires, les low cost n'assurant que certaines destinations tandis que les compagnies traditionnelles sont capables de proposer le monde à leurs clients et offrent une plus grande flexibilité
Par Philippe HAGE BOUTROS - Source de l'article l'Orient le Jour
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