La KfW, la Banque allemande de développement, et l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA) ont annoncé, en marge du sommet African Investment Exchange: Power and Renewables, la création d’un nouvel instrument pour soutenir les projets d’énergies renouvelables en Afrique subsaharienne destinés aux projets d’électricité verte de tailles réduite et moyenne (jusqu’à 50 MW).
La facilité a été conçue pour apporter une solution viable à l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les producteurs d’électricité indépendants qui opèrent en Afrique, c’est-à-dire l’exigence de fournir aux prêteurs une garantie de liquidité. Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) financera la facilité, à travers la KfW, à hauteur de 32,9 millions d’euros. L’objectif est de permettre aux projets d’énergie renouvelable de tailles réduite et moyenne en Afrique d’atteindre le bouclage financier en satisfaisant aux exigences posées par les prêteurs en matière de liquidité pour financer de tels projets.
Le lancement de la nouvelle facilité survient à un moment favorable, alors que des marchés émergents attirent des investissements record dans le secteur des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une croissance de 73 % (24,4 GW) de la capacité de l’Afrique subsaharienne en énergies renouvelables d’ici 2022. Par ailleurs, les projets de taille moyenne sont considérés comme une solution potentielle au déficit énergétique dont souffre l’Afrique, car ils sont plus faciles à mettre en œuvre et capables de répondre aux besoins en énergie à la source. Néanmoins, de tels projets butent sur une difficulté majeure : l’accès aux types de garanties nécessaires pour atteindre le bouclage financier. Grâce à cette facilité, des liquidités immédiates seront injectées pour permettre aux PEI de se maintenir à flot en cas de retards de paiement au-delà des délais de grâce accordés dans la convention d’achat d’électricité.
Günther Nooke, représentant personnel de la chancelière allemande pour l’Afrique, BMZ, a déclaré : « La facilité de soutien de liquidité régionale vise à relever un défi clé en matière de financement de projets d’énergie renouvelable et d’atténuation des risques pour les investissements dans le secteur privé. Nous sommes heureux d’assurer le financement de cet instrument innovant qui témoigne de l’engagement de l’Allemagne à soutenir les objectifs de l’Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (IAER) ».
La RLSF est conçue pour aider les producteurs d’électricité indépendants (PEI) à réaliser des projets d’énergie renouvelable en Afrique, grâce à l’obtention des liquidités nécessaires en cas de retards de paiement de leur acheteur (souvent une entité publique). La facilité fournira une garantie en espèces immédiate étayée par la caution d’une banque commerciale qui ouvrira une lettre de crédit standby au bénéfice du PEI. Le montant consenti permettra au PEI d’opérer et d’honorer la dette pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois. De plus, contrairement à la plupart des lettres de crédit pour les PEI (dont les échéances sont généralement fixées à 12 mois), la facilité est conçue pour rester en place plusieurs années.
M. Thomas Duve, directeur de la KfW pour l’Afrique australe et les fonds régionaux, a déclaré : « Nous sommes très heureux de collaborer avec l’ACA sur cet instrument innovant. La RLSF est un concept solide axé sur le marché qui va dans le sens de la stratégie de la KfW, visant à soutenir et à exploiter les ressources des partenaires locaux et du secteur privé ».
La facilité, associée à la gamme traditionnelle de l’ACA de produits d’assurance contre les risques commerciaux et politiques (en particulier la décision arbitrale de l’ACA sur la couverture de défaut), dote cette entité de la capacité de couvrir l’ensemble des risques financiers et politiques auxquels font face les investisseurs dans le cadre de tels projets.
Lors du lancement, John Lentaigne, directeur de la souscription de l’ACA, a affirmé : « Nous sommes très heureux de travailler avec le gouvernement allemand, représenté par la KfW, sur une initiative qui cible directement l’un des principaux obstacles au financement de projets d’énergie verte en Afrique ».
Jef Vincent, conseiller principal auprès de l’ACA, en charge de la mise en œuvre initiale de la facilité, a ajouté : « Contrairement à certaines solutions alternatives au problème de la liquidité, la garantie de l’ACA (fournie à travers la RLSF) n’exigera pas une contre-garantie de la part du ministère des Finances compétent. Nous sommes donc convaincus de l’utilité de cet outil pour les projets que nous comptons soutenir ».
Source de l'article Africanmanager
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire