Acte 1 de la «Méditerranée du futur», dans les locaux de la Villa qui lui ont été dédiés. Repenser cet espace, son histoire, mais aussi lutter contre la souffrance qui lui est aujourd’hui inhérente a rassemblé des acteurs venus de toutes ses rives.
Un auditorium bondé. Dès l’ouverture mardi à 9h30, à l’arrivée d’Albert II de Monaco, les invités se sont pressés vers les seuls sièges libres pour assister aux différentes prises de paroles et tables rondes du premier acte de « Méditerranée du futur », un événement international que Renaud Muselier, président de la région Paca a souhaité organiser à Marseille, en présence de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères. Avec pour thème des premières rencontres, « un engagement commun pour les accords sur le climat ». Avec cette conviction que « la protection de notre patrimoine naturel commun est un ciment fédérateur. Nous avons autour de ce bassin, la capacité d’apporter une contribution exemplaire à la mise en œuvre des accords sur le climat ».
Mais de la coupe aux lèvres, il y a un long chemin à parcourir. Et si les premiers pas ont été franchis lors de la COP21, certes un grand événement, mais qui a aussi ses limites.
Cet espace commun, vu des autres rives
Pas une surprise si Maud Fontenoy, navigatrice et vice-présidente de la région en charge du développement durable, de l’énergie et de la mer, introduisait les travaux de cette assemblée. en rappelant que ces questions environnementales nécessitent sans doute « une conscience, mais plus que cela une réelle volonté d’action, car les plus pauvres de l’espace méditerranéen sont les premiers touchés ». Mais la solidarité n’est pas que celle du cœur, elle passe aussi par des financements exceptionnels.
Ihab Fahmy, secrétaire adjoint de l’Union pour la Méditerranée, l’un des invités de la première table ronde, rappelait que « tous les états méditerranéens sont engagés pour le climat. Et à répondre à des défis complexes et multi-sectoriels. Des défis qui exigent une démarche locale mais aussi collective ». Les 43 pays membres de l’Union pour la Méditerranée se sont engagés pour concrétiser 50 projets, grâce à un processus de dialogue régional.
Des exemples qui se multiplient
C’est l’un des enseignements principaux de cette journée de débats. Rien ne peut plus se faire seul si l’on veut vraiment avancer vers les objectifs ratifiés par plus de 180 pays à travers le monde.
César Abi Khalil, ministre libanais de l’Energie et de l’eau poursuit que son pays s’est engagé à mettre en place un plan d’action national, riche de 42 initiatives. « Dans l’objectif de combler les 12% de nos besoins par les énergies renouvelables. Cela se traduit par un recours accru à l’éolien et au solaire, la construction d’une centrale hydroélectrique, et encore par le développement de bâtiments verts ».
De tels exemples et de telles réalisations sont aujourd’hui clairement visibles dans les pays du Maghreb. La Tunisie en est un autre exemple, qui s’est engagée « dans une stratégie de développement à grande échelle des énergies renouvelables, à l’horizon 2030 avec plus de 30% qui leur seront consacrées ».
Mais les plus beaux projets ne peuvent éclore que si les financements suivent, soulignait encore Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement. qui assure que « 50% de ses projets sont consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui représente plus d’un milliard d’euros de financement en Méditerranée. Dans le but d’atteindre 5 milliards d’euros. Nous y sommes presque. Et nous sommes convaincus que tous les instruments financiers doivent être orientés vers cette lutte ». Mais l’horizon est encore sombre à l’heure où les Etats-Unis cherchent à sortir de ces accords.
Par Gérard Lanux - Source de l'article La Marseillaise
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