Pour la première fois, le royaume marocain s’affiche en champion régional et dépasse en 2012 d’une courte tête l’Egypte en matière de flux d’investissements directs étrangers en valeur. Ce rapport annuel de la Cnuced note aussi une très forte reprise en Tunisie. Les flux mondiaux reculent en revanche de 18%.
De tous les pays d’Afrique du nord, c’est le Maroc qui a en 2012 capté les plus importants flux d’investissements directs étrangers (IDE) en 2012. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2013 sur les investissements de la CNUCED (Conférence des nations unies sur le commerce et le développement ) publié le 20 juin à Genève, siège de cette organisation des Nations Unies.
Ce rapport est le plus complet publié dans le monde en la matière et s’appuie sur les flux réels enregistrés par les pays. Cette édition 2013 (portant sur 2012) voit donc pour la première fois le royaume du Maroc arriver en tête dans la sous-région avec 2,83 milliards de dollars de flux, juste devant l'Egypte (voir tableau ci-dessous), un chiffre en hausse de 10%.
Mais, cette "médaille d’or" du Maroc doit beaucoup aux circonstances. Du fait des perturbations liées à ses troubles politiques internes, les flux net d’IDE captés par l’Egypte qui, traditionnellement, domine de très loin l'ensemble de la région en ce domaine se sont inscrits en fort retrait en 2011 et 2012.
Les stocks d’IDE dans la sous-région s’élevaient fin 2012 à 75,4 milliards de dollars en Egypte puis 48,1 au Maroc, 33,6 en Tunisie et 23,2 en Algérie sur un total de 629 milliards de dollars pour l’ensemble de l’Afrique et 22 812 milliards de dollars pour le monde.
Selon la Cnuced en dépit du Printemps arabe, "la confiance des investisseurs semble être revenue sur l’Afrique du nord, où les IDE ont augmenté de 35% en 2012 à 11,5 milliards de dollars. (…). Dans la sous-région, les IDE ont augmenté au Maroc et en Tunisie mais reculé en Algérie et au Soudan".
L’Algérie qui a modifié ses règles devenues plus contraignantes pour l’investissement étranger semble marquer le pas. Mais son potentiel au vu de la taille de son économie et de ses ressources minérales reste très important.
Le Soudan et le Maroc sont les deux seuls pays à retrouver leur niveau d'avant crise, alors que sur l'ensemble de la région les IDE ont diminué de moitié sur cette période 2007-2012.
Selon le ministre de l'Industrie du Maroc, Abdelkader Amara, 27% des IDE reçus par le royaume l'an dernier se sont dirigés vers l'industrie. Et toujours selon lui, les IDE enregistrés sur les 4 premiers mois de l'année 2013 par le royaume se sont inscrits en hausse de 42%.
L'arrivée de Renault à Tanger en 2011 a entrainé avec lui depuis, une ribambelle de sous-traitants. À cela se sont ajoutés des projets dans l'aéronautique (Bombardier), la pharmacie (Sanofi) ou l'aéronautique (Figeac Aero).
Mauvais point néanmoins, la valeur des projets "greenfield" (ex-nihilo) pour le Maroc ne s'est élevé, selon la Cnuced qu'à 1,125 milliard de dollars en 2012, contre plus de 4 milliards de dollars pour les deux années précédentes 2010 et 2011.
Baisses des flux mondiauxPar ailleurs, au plan global cette fois , "les flux mondiaux d’investissement ont diminué de 18 % en 2012, pour s’établir à 1 350 milliards de dollars", note la CNUCED.
Pour elle, "une véritable reprise (…) prendra plus de temps qu’escompté en raison de la fragilité de l’économie mondiale et du climat d’incertitude générale."
À noter que pour la première fois dans l’histoire, ce sont les pays en développement qui, en 2012, ont absorbé davantage d’IDE que les pays développés, à savoir 52 % des flux mondiaux. La Cnuced notant une forte baisse des flux vers les 38 pays les plus développés (-32 % à 561 milliards de dollars).
En 2012, les quatre principaux pays d'accueil des IDE ont été les États-Unis (168 milliards de dollars) traditionnel leader, la Chine (121 milliards de dollars), Hong Kong (75 milliards de dollars) et le Brésil(66 milliards de dollars).
La France, elle, arrive 6ème avec 25 milliards de dollars.
Il n'y aucun pays africain dans les 20 premiers pays d'accueil des IDE. Le numéro 1 en Afrique est le Nigeria avec 7 milliards de dollars reçus l'an dernier. Mais "contrairement à la tendance mondiale pour 2012, l’investissement étranger direct vers l’Afrique augmente", note la Cnuced.
Pierre-Olivier Rouaud - Source de l'article Usine Nouvelle
Les investissements directs étrangers entrants en 2012
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