Cet été, une campagne internationale de mesures de la pollution en Méditerranée est lancée, une opération coordonnée par le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le CNRS. Le but : étudier l'impact de la pollution sur le changement climatique.
Le bassin méditerranéen est l’une des régions les plus exposées au changement climatique et sa vulnérabilité pourrait être aggravée par la pollution atmosphérique. Cet été, une campagne internationale de mesures est lancée pour affiner les prévisions. "C’est également un laboratoire pour étudier ce qui devrait se passer dans une grande partie de l’Europe d’ici quelques décennies", le climat méditerranéen devant s’y étendre avec le réchauffement, explique François Dulac, coordinateur du projet ChArMex.
Des mesures en France, Italie, Espagne
Jusqu’au 10 août, avions, voilier, ballons dérivant et ballons sondes doivent sillonner la partie occidentale du bassin pour mesurer la concentration de divers composants chimiques, dont l’ozone et les particules, et leur évolution sur plusieurs centaines de kilomètres. Les mesures seront complétées par d’autres réalisées dans huit sites en France, Italie et Espagne.
En tout, plus d’une centaine de scientifiques d’une dizaine de pays sont impliqués dans "l’inventaire le plus complet jamais réalisé des espèces chimiques présentes dans l’atmosphère", selon la présentation de cette opération coordonnée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le CNRS.
La Méditerranée le "réceptacle de toutes sortes de pollutions"
La Méditerranée est le "réceptacle de toutes sortes de pollutions", souligne le texte : celles venant des zones d’activités industrielles et urbaines, comme Barcelone ou la vallée du Rhône, et celles provenant des poussières désertiques du Sahara. Et sous l’effet d’un climat chaud et sec, cette pollution se transforme, donnant naissance à de nouvelles espèces chimiques dont certaines sont nocives pour la santé.
Avec un effet des plus vicieux sur le climat : "Les particules dans l’atmosphère ont un effet parasol, le contraire de l’effet de serre", explique François Dulac. "Elles renvoient une partie du rayonnement solaire qui arrive à la surface de la mer, ce qui induit une diminution de l’évaporation." Donc des précipitations. Avec un climat "appelé à se réchauffer, on pense que cet effet de la pollution renforcera la sécheresse".
+ 3 °C
L’une des ambitions de ChArMex est de mieux évaluer la portée de la pollution. "On sait que ces phénomènes existent, mais on a une vague idée de leur conséquence. En revanche, on est aujourd’hui dans une grande incertitude pour les quantifier et les représenter dans les modèles de prévision de changement climatique", indique François Dulac. Une étude récente montre que si le monde se réchauffe en moyenne de 2 °C par rapport aux niveaux pré-industriels (l’objectif très ambitieux de la communauté internationale), dans le bassin méditerranéen, le thermomètre grimperait de 3 °C à 4 °C.
Source de l'article le Midi Libre
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