L’Algérie est en train de changer d’attitude dans sa quête d’investissements étrangers pour son domaine minier, privilégiant désormais les négociations bilatérales plutôt que de parier sur des appels d’offres peu fructueux.
C’est dans ce sens qu’un Forum d’affaires algéro-européen, dédié exclusivement à l’énergie, se tiendra le 24 mai prochain à Alger. Chute des cours du brut, baisse de la production primaire d’hydrocarbures, hausse de la consommation interne et impératif de pérenniser sa présence sur le marché européen : autant de facteurs qui poussent l’Algérie à tenter une nouvelle politique de marketing auprès des investisseurs.
Les discussions du 24 mai prochain porteront essentiellement sur les voies et moyens susceptibles d’améliorer l’attractivité du domaine minier algérien, l’investissement dans l’amont pétrolier et gazier et les énergies renouvelables. L’Algérie et l’Union européenne mènent une réflexion pour aller plus loin dans cette quête d’un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie.
Le Forum d’affaires du 24 mai prochain, auquel prendront part près de 200 participants, serait le baromètre qui mesurera l’intérêt des investisseurs européens pour le domaine minier algérien. L’enjeu n’est point des moindres tant il est question d’inverser une tendance pour le moins incompréhensible aux yeux des responsables algériens. «Près de 70% des exportations gazières algériennes sont destinées à l’Europe, alors qu’un tiers des compagnies étrangères opérant dans l’amont gazier sont européennes», regrette le directeur général des hydrocarbures au de ministère de l’Energie, Mustapha Hanifi.
L’Algérie plaide ainsi clairement pour un partenariat équilibré, profitable tant au partenaire européen qu’à la partie algérienne. L’Algérie «veut jouer pleinement son rôle dans un partenariat énergétique équilibré avec l’UE», souligne pour sa part Ali Mokrani, directeur de la coopération avec l’UE au ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence préparatoire du Forum d’affaires du 24 mai. Pour l’Algérie, parvenir à relancer l’investissement étranger dans l’amont gazier et pétrolier est très important, alors que les conditions du marché deviennent de plus en plus difficiles pour les pays exportateurs d’hydrocarbures.
C’est pourquoi le rendez-vous du 24 mai abordera des questions stratégiques portant, entre autres, sur l’impératif d’améliorer l’attractivité du domaine minier algérien, pérenniser son engagement en Europe et préserver ses parts sur ce marché. Il est question aussi de débattre avec les Européens des attentes de leurs investisseurs et des opportunités d’investissement en Algérie.
Présent à la conférence préparatoire jeudi dernier, organisée au ministère de l’Energie, le représentant de la Commission européenne en Algérie, Marek Skolil, estime que le Forum d’affaires algéro-européen marque une nouvelle étape du processus de discussion intergouvernemental.
L’événement fait suite à un mémorandum d’entente sur l’établissement d’un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie entre l’Algérie et l’UE, conclu en juillet 2013 à Alger. Pour les Européens, le Forum sera l’occasion idoine pour «poser des questions, présenter des préoccupations…», selon Marek Skolil, qui précise que la question de la sécurité des installations énergétiques n’est qu’une préoccupation parmi d’autres.
Par Ali Titouch - Source de l'article Elwatan
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