Invitée à s’exprimer au cours de la seconde conférence nationale sur la transition écologique de la mer et de l’océan, qui s’est déroulée le 8 avril dernier à Paris, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement et de l’Énergie, a annoncé l’application immédiate d’un moratoire sur les permis de recherches d’hydrocarbures dans les eaux de la mer Méditerranée.
L’industrie pétrolière est plus que jamais persona non grata dans les eaux méditerranéennes appartenant à la France.
“Compte tenu des conséquences dramatiques susceptibles d’affecter l’ensemble de la Méditerranée en cas d’accident de forage pétrolier, Ségolène Royal décide d’appliquer un moratoire immédiat sur la recherche d’hydrocarbure en Méditerranée, à la fois dans les eaux territoriales de la France et dans la zone économique exclusive”, explique notamment un communiqué du ministère de l’Environnement. Par conséquent, la ministre n’accordera plus “aucun permis d’exploration, ni dans les eaux territoriales, ni sur le plateau continental”.
Deux compagnies pétrolières britanniques ont récemment déposé des demandes de prospection dans les eaux du sud de la France : la société Melrose et la Panoceanic Energy Limited. Ces requêtes sont en cours d’instruction dans les bureaux du gouvernement.
La démarche a toutefois peu de chance d’aboutir en raison des déclarations de Ségolène Royal. La ministre s’est déjà faite l’avocate de l’environnement en janvier dernier au cours d’un débat parlementaire : elle avait assuré que toute nouvelle demande de permis de recherches d’hydrocarbures visant les eaux méditerranéennes serait refusée par la France. Des propos qu’elle a donc réitérés avec force et conviction lors de la deuxième conférence nationale de l’océan.
Mieux, Ségolène Royal espère convaincre les autres pays riverains d’adopter la même démarche. “Elle demandera l’extension de ce moratoire à l’ensemble de la Méditerranée dans le cadre de la convention de Barcelone sur la protection du milieu marin et du littoral méditerranéen”, affirme le communiqué officiel.
La conviction du gouvernement tricolore est renforcée par une prérogative de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte qui prévoit une importante réduction de la consommation française de combustibles fossiles. En réduisant l’utilisation de ces ressources fortement polluantes, la France ambitionne de couper ses émissions de gaz à effet de serre.
En janvier dernier, la WWF évoquait l’état “très préoccupant” du bassin méditerranéen dans un rapport baptisé MedTrens. La Méditerranée est en effet un écosystème fragile aujourd’hui menacé par la pollution due à l’intensification du tourisme, de la pêche ou des activités minières. La Méditerranée représente moins de 1% de l’océan mais abrite entre 4 et 18% des espèces sous-marines.
Source de l'article Zegreenweb
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