Le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekideche a souligné mercredi à Madrid que la "réduction de l’asymétrie entre les deux rives de la méditerranée" demeure une "problématique" à laquelle on doit réfléchir pour aboutir à des solutions fiables et bénéfiques.
Intervenant lors du panel consacré au droits économiques, sociaux et culturels de la région méditerranéenne au sommet euro-méditerranéen des conseils économiques et sociaux et institutions similaires qui se tient jusqu’à jeudi dans la capitale espagnole, M. Mekideche a appelé à une réflexion commune ayant pour objectif de réduire l’asymétrie entre les pays des deux rives de la méditerranée en prospectant "toutes les possibilités de coproduction dans la rive sud de la méditerranée", une démarche qui pourrait permettre "la création d’emplois, la réduction de la pauvreté" et aboutir par la suite à un développement social remarquable.
Dans ce sens, M. Mekideche a souligné que l’Avis d’initiative des droits économiques, sociaux et culturels dans la région méditerranéenne adopté en octobre 2017 par le comité économique et social européen a reçu dans sa globalité l’accord de l’Algérie, cependant, a-t-il dit, "il suscite de notre part la nécessité d’une réflexion contributive de validation, d’enrichissement des éléments qui restent encore en débat".
Compte tenu de l’expérience algérienne et la dynamique économique et sociale en cours dans le pays, le vice-président du CNES a estimé que la problématique de la croissance durable et du développement inclusif est fortement corrélée à l’exercice des droits économiques et sociaux et culturels évoqués dans l’Avis d’initiative européen et qui sont similaires à la démarche algérienne exposée à la deuxième conférence internationale sur l’émergence en Afrique tenue en mars dernier à Abidjan (Cote d’ivoire).
L’Algérie, a-t-il précisé, a sa propre vision qu’elle voudrait partager sur le contenu et les contours d’un partenariat qui soit bénéfique pour les Etats des deux rives de la méditerrané.
Il s’agit, selon lui, de quatre prérequis à l´émergence qui sont la sécurité pour laquelle, l’Algérie a payé un lourd tribu, de bonnes infrastructures que le pays a mis en place depuis plus d’une décennie, le développement du capital humain déjà engagé dès l’indépendance, des institutions efficaces et transparentes.
Abordant la question du genre, le représentant du CNES a indiqué que l’Algérie dispose de la parité comme évoquée dans l’Avis européen, notamment dans les systèmes de la santé, de l’enseignement et de l’éducation tout en rappelant que 60% des universitaires en Algérie sont de sexe féminin et presque le tiers des parlementaires sont également des femmes.
Concernant la question de migration, le même responsable a souligné que cette problématique ne peut être traitée uniquement d’un point de vue répressif et qu’il va falloir également assurer une coproduction et un développement des pays de la rive sud pour pouvoir fixer les populations et notamment les jeunes, avant de rappeler que l’Algérie a été en 2016 en tête des pays africains en matière d’indice de développement humain (IDH) établi par le PNUD.
Le vice-président du CNES a enfin souligné que sur le plan de la sécurité, l’Algérie a consenti des efforts importants dans la lutte contre le terrorisme transnational durant les années 90 en rappelant que les sociétés civiles représentées par des conseils économiques et sociaux d'Espagne, du Portugal, de l’Italie, de la Grèce ont été les premières à soutenir l’Algérie.
La délégation algérienne qui participe à ce sommet euro-méditerranéen des conseils économiques et sociaux a eu en marge des travaux, des rencontres bilatérales avec les présidents du CES de l’UE, des CES espagnol et italien avec lesquels elle a abordé la nécessité d’un partenariat utile dans divers domaines.
La première journée de ce sommet à été marquée également par la présentation de plusieurs communications relatives aux situations des femmes notamment en Libye, en Tunisie et les multiples difficultés auxquelles elles font face.
Le sommet euro-méditerranéen des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires réunit quelque 120 participants issus de divers Conseil économiques et sociaux, ou institutions du même genre, ainsi que des représentants du patronat, des syndicats, et d’autres groupes d’intérêt économique et social et ONG des pays membres de l’Union pour la Méditerranée.
Le sommet de cette année se concentrera également sur l’économie sociale et l’entreprenariat dans la région euro-méditerranéenne et la nouvelle génération des droits pour les femmes.
Il sera clôturé jeudi par l’adoption d’une déclaration finale qui sera ensuite envoyée aux autorités politiques des pays participants aux sommets ministériels Euromed, en qualité de contribution de la société civile aux travaux de ces sommets, et largement diffusée parmi les organisations de la société civile de la région.
Source de l'article APS
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