L’atelier Agora Jeunesse qui a eu lieu
au Palais du Pharo à Marseille le 5 avril 2013 dans le cadre de la 3ème édition
du Forum Anna Lindh a été consacré à la question de l’autonomisation des jeunes
pour l’intégration sociale en Méditerranée.
Méditerranée : comment favoriser
l’autonomie de la jeunesse ?
L’atelier
s’est déroulé en deux parties avec une première partie consacrée au débat,
suivie d’une seconde axée autour d’une présentation des bonnes pratiques mises
en œuvre dans le domaine de la jeunesse.
L’objectif
de la session “Débat” consistait à identifier les principales propositions pour
l’amélioration des futures stratégies de la région et les orientations
pratiques pour des idées d’actions qui peuvent être développées par le biais du
programme Fondation Anna Lindh (FAL) et ses réseaux.
Intégration sociale des jeunes : le
défi Méditerranéen
Aujourd’hui,
tout le monde s’accorde pour affirmer que le défi majeur pour les sociétés
arabes concerne l’intégration sociale des jeunes. Après les révolutions du
Printemps Arabe, l’autonomisation des jeunes est devenue un enjeu stratégique
majeur dans le cadre de la coopération Euro-Méditerranéenne. Le Défi est
exactement le même en Europe où règne une grande perplexité sur la manière de
répondre à ce défi politique et d’obtenir des résultats rapides. Dans un contexte
de crise économique en Europe et de transition démocratique dans les pays
arabes, la question de l'intégration sociale est centrale. Il est donc
nécessaire de développer des mécanismes de solidarité en faveur de la jeunesse.
Jeunesse en Méditerranée : quel plan
d’action ?
Il
existe donc un réel besoin de développer des plans d’actions dans le domaine de
la jeunesse au niveau national, comme au niveau Euro-Méditerranéen. Plusieurs
questions liées à la gouvernance, au cadre légal, ou encore au rôle des
gouvernements locaux ont ainsi été soulevées pour permettre le développement de
solutions opérationnelles favorisant l’intégration sociale des jeunes. Quelles
politiques publiques et outils appliquer pour l’autonomisation politique et
économique des jeunes ? Quels sont les défis spécifiques dans le rapport
homme-femme qui sous-tendent la question de l’autonomisation des jeunes et
comment y répondre ?
Des initiatives pour l’intégration
sociale de la jeunesse
Lors
de cette session, de nombreuses personnalités étaient présentes telles que
Ahmed Alhendawi, Secrétaire Général des Nations-Unies chargé de la jeunesse de
Jordanie, Yasmin Arafa de l’association « 1000 Peace Women Across the Globe »
d’Egypte, Haytem Kamel, Expert de la jeunesse chargé du « Citizens for dialogue
Programm » d’Egypte. Le débat était animé par Iván Martín, chercheur associé de
l’Instituto Complutense de Estudios Internacionales (ICEI) à Madrid et Martin
Yarnit, Expert de la Fondation Anna
Lindh pour le dialogue entre les cultures.
Ainsi,
pour Ahmed Alhendawi et les Nations Unies, il est important de lancer et de
valoriser des initiatives qui contribuent à l'intégration sociale de la
jeunesse. C’est pour cette raison que les Nations-Unies ont lancé, il y a 2 ans,
un thème pour trouver des solutions et développer des mécanismes qui permettent
la responsabilisation et l'autonomisation des jeunes. Dans le cadre de la
coopération Euro-Méditerranéenne, il s'agit de travailler sur des questions
d'actualité comme l'immigration ou la lutte contre l'islamophobie. Cette
coopération doit aller dans le sens de l’action et donc des opportunités qui se
créent en période de transition.
La jeunesse : garantie de la transition
démocratique en Méditerranée
Pour
Yasmin Arafa, l'intégration sociale des jeunes n'est possible qu'avec des
gouvernements responsables. Aujourd'hui, le défi de la jeunesse dans les pays
du Printemps Arabe est de permettre une transition politique démocratique. Une
transition à laquelle les jeunes contribuent en laissant s’exprimer leur voix.
Mais, l'Egypte, par exemple, a besoin de soutien car le gouvernement s'écarte
des problèmes de la jeunesse et les organisations de la société civile manquent
de moyens pour sensibiliser et informer les jeunes. Ainsi, au sein de son
association Yasmin Arafa continue à lutter contre l'exclusion des femmes et le
harcèlement sexuel en interpellant les hauts responsables nationaux et
internationaux. Grâce à des actions d'information, des témoignages ou la
signature de pétitions, on peut réussir à impacter d'autres acteurs et
contraindre le gouvernement à agir (exemple de la réforme sur la loi civile
contre le harcèlement sexuel).
Méditerranée : la jeunesse, partie
prenante du contrat social
Dans
les pays du Printemps Arabe, il faut que la coopération Euroméditerranéenne
contribue à construire ce contrat social dans lequel la jeunesse a voulu
s’impliquer. Il faut mettre en place des quotas pour garantir l'intégration
sociale des jeunes. Malheureusement, les acteurs qui œuvrent pour cette
intégration manquent de moyens financiers et juridiques pour faciliter
l'intégration des jeunes dans le système de décision. Il faut donc créer un
cadre légal qui permette la participation des jeunes à la vie politique. Il
faut créer des emplois pour les jeunes et notamment les jeunes diplômés, en
favorisant la création d'entreprises et la professionnalisation.
Méditerranée : les bonnes pratiques
dans le domaine de la jeunesse
Lors
de cette session, des organisations membres de la Fondation Anna Lindh et leurs
partenaires de Grèce, de Croatie et d’Algérie ont présenté des études de cas de
projets récemment mis en œuvre dans le domaine de la jeunesse. L’objectif est
d’identifier les pratiques à améliorer pour les opérateurs et les bailleurs de
fonds pour des projets dans le domaine de l’échange interculturel. A titre
d'exemple, on peut évoquer la coopération de la société civile entre deux pays
qui n'ont « pas de relations » comme la Grèce et l'ex-République Yougoslave de
Macédoine dans le cadre d'un partenariat pour former 14 organisations de
terrain qui visent à mettre en place des points d'information jeunesse dans
toute la Croatie. L'objectif est d'informer les jeunes en général et d’aider
les jeunes non diplômés à accéder à des formations professionnelles
qualifiantes.
Goran
Jelenic, Responsable de l’un des centres crées dans le cadre de ce projet parle
de l'organisation d'événements et d’ateliers simples pour impliquer les jeunes.
Un travail de sensibilisation doit être effectué en amont pour susciter la
participation. Pour cela, il a fallu se positionner sur les réseaux sociaux et
notamment FaceBook pour aller toucher les jeunes là où ils se trouvent.
Jeunesse
euroméditerranéenne : à la découverte de la citoyenneté
Abderrahamen
Arar de l'association Nada (Algérie) a présenté un projet qui vise à promouvoir
le concept de la citoyenneté et des droits de l’enfant chez les adolescents
pour les préparer à devenir actifs dans la société. Le partenariat consistait à
rassembler 20 animateurs sociaux des deux rives, de la Ville de Grenoble et de
la ville d'Alger, pour les former à l'apprentissage de la citoyenneté auprès
d'adolescents issus de quartiers difficiles. Le projet pilote comptait 200
adolescents qui ont participé à des activités durant 2 séjours en France et en
Algérie. Une expérience d’échange interculturel qui a permis aux adolescents de
découvrir et d’appréhender le concept de citoyenneté à travers diverses
activités culturelles et sportives.
Par
Youness Tikent – Source de l’article l’OCEMO
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