La mise en commun des ressources
marocaines et algériennes boostera le développement agricole
A
l’occasion d’une conférence organisée par le Crédit agricole du Maroc
conjointement avec l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen
(IPEMED), l’ancien ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Angel
Moratinos, a vivement critiqué l’absence de coopération dans le domaine
agricole entre les pays du Maghreb et principalement entre le Maroc et
l’Algérie qui possèdent, selon lui, des ressources complémentaires dans le domaine.
M.
Moratinos qui s’exprimait en préambule d’une conférence tenue sous le thème
«Quelles solutions pour une plus grande sécurité alimentaire en Méditerranée?»
a dénoncé «la situation incompréhensible de l’isolement et de l’absence de
l’intégration dans le marché agricole de tout le Maghreb».
«Pouvez-vous imaginer quelle serait une
coopération forte et intégrée entre le
phosphate marocain et le gaz algérien?
Pouvez-vous imaginer quelle serait la force de l’Algérie, du Maroc, de
tout le Maghreb avec une intégration de ces deux ressources fondamentales pour le développement agricole?» s’est-il
insurgé.
Pour
lui, il n’est pas acceptable qu’une telle situation perdure face à la
«fragilité de la situation, qui exige de porter une attention majeure à la
sécurité alimentaire».
Dans
son analyse, il est revenu sur les derniers bouleversements qu’a connus le
monde arabe, appelés communément «Printemps arabe», pour expliquer que la
sécurité alimentaire a joué son jeu dans ces évènements.
«
Même le soi-disant Printemps arabe quand on l’analyse d’une manière sérieuse et approfondie, on
peut constater que les crises politiques sont croisées avec les embellies des
prix agricoles», a-t-il précisé.
Il
a, dans ce sens, avancé que les analystes
qui se sont penchés sur l’étude de tels évènements, sont parvenus à un constat «scientifique»
selon lequel lorsque les prix alimentaires augmentent, il y a toujours une
crise politique. Et de conclure que la sécurité alimentaire est nécessaire à la
stabilité politique.
Dans
cette perspective, il a mis en exergue l’obligation de s’interroger sur la
situation réelle de la sécurité alimentaire dans le pourtour méditerranéen, en
précisant que dans ce cas, «on constatera qu’il y a une croissance
démographique importante qui continue à
progresser, il y a un phénomène de désertification et de changements
climatiques et évidemment des difficultés en matière d’approvisionnement en
eau. Ce qui doit interpeller, selon lui, l’ensemble des pays méditerranéens
pour aller vers une complémentarité visant à assurer la sécurité alimentaire de
l’ensemble du bassin méditerranéen.
Source
de l’article Libération Maroc
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