L'accord de libre-échange approfondi et
global (ALEAG) entre l'Europe et le Maroc commence a être négocié à Rabat. Il
s'agit de faire reculer les barrières douanières encore existantes et d'aplanir
les normes et autres obstacles aux échanges pour booster des échanges qui
atteignent déjà 26 milliards d'euros sur fond de potentiels sujets de friction
comme les questions agricoles ou les marchés publics.
C'était
l'un des sujets clés de la rencontre du 1er mars à Rabat entre le président de
la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le Premier ministre du Maroc,
Abdelilah Benkirane.
À
cette occasion, José Manuel Barroso avait officiellement annoncé le lancement
de nouvelles négociations commerciales avec le Maroc. Ce fait se concrétise
aujourd'hui. L'Union européenne a en effet annoncé le 22 avril le début des
négociations avec le royaume dans le but de conclure un Accord de libre échange
approfondi et global (ALEAG).
Après
plusieurs accords commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée et l'attibution
en 2008 du "statut avancé" par l'Europe au Maroc, c'est donc
potentiellement une nouvelle étape qui s'ouvre dans l'intégration économique
Europe-Maroc.
Il
s'agit de "revaloriser l’accord d’association existant, qui a déjà permis
d’échanger de nombreux produits en franchise de droits de douane depuis
2000" et aussi "d'étendre les accords à toute une série de domaines
qui ne sont pas encore couverts, tels que les services et les marchés
publics." selon le communiqué officiel de la Commisison européenne.
Les
négociateurs qui se réuniront à Rabat pour commencer travailleront à supprimer
les obstacles aux échanges qui subsistent. Les axes de discussion portent
notamment sur la protection des investissements et les nouveaux engagements en
matière de droit de la concurrence et de droits de propriété intellectuelle.
Dans
le chapitre climat des affaires, il s'agit de simplifier les procédures
douanières et alléger les barrières commerciales liées à la lourdeur de normes
industrielles superflues.
Il
est convenu notamment d'essayer de rapprocher les réglementations techniques,
par exemple les normes relatives à la santé végétale et animale en vigueur au
Maroc avec celles existantes dans l'Union européenne. Un point clé car les
produits agricoles, les fruits et légumes et les produits de la pêche
constituent l'un des premiers postes d'exportation du Maroc vers l'Europe.
Le
sujet des quotas de produits agricoles exportés sans droits de douane est suivi
aussi de très près par les milieux agricoles européens. Depuis septembre 2012,
le Maroc peut réaliser 55% de ses exportations pour certaines denrées
agricoles, tomates notamment, sans droits de douane contre 33% auparavant, ce
qui a déclenché à plusieurs reprises la colère des agriculteurs espagnols ou
français.
Par
ailleurs, selon la Commission, il faudra faire en sorte que cette nouvelle
étape dans la libéralisation des échanges n’ait pas d’effet négatif sur
l’environnement ou les normes sociales au Maroc.
Dans
cette négociation, la Commission via la "DG Trade" agit sur mandat du
Conseil européen (les 27 chefs d'État et de gouvernement). Celui-ci a donné
justement mandat à l'exécutif européen pour lancer des accords de libre échange
approfondis avec l'Egypte, la Jordanie, la Tunisie et le Maroc le 14 décembre
2011 à la suite notamment du Printemps arabe.
Pour
le Maroc, dont les discussions sont de loin les plus avancées, pour cause
d'incertitudes politiques dans les trois autres pays, ce mandat avait été
confirmé le 28 novembre 2012 par le Conseil.
"J’espère
que les négociations avec le Maroc progresseront rapidement et encourageront
d’autres partenaires dans le sud de la Méditerranée à entamer très
prochainement des discussions similaires", a déclaré le commissaire
européen au commerce, M. Karel de Gucht dans le communiqué de la Commission.
"Ces
négociations témoignent de l’engagement profond de l’Union européenne en faveur
du développement de ses échanges et de ses investissements avec ceux de ces
partenaires qui choisissent la voie des réformes politiques et économiques."
a-t-il ajouté.
Après
les discussions qui s'ouvrent cette semaine à Rabat, le prochain round des
négociations, se tiendra fin juin, à Bruxelles
Par
ailleurs, l'Union européenne et le Maroc restent engagés dans une délicate
négociation, distincte, de leurs accords de pêche.
Par
Nasser Djama avec Pierre-Olivier Rouaud – Source de l’article l’Usine Nouvelle
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