L'Union européenne et le Maroc ont entamé, lundi à Rabat, les négociations en
vue de la conclusion d'un accord de libre-échange approfondi et complet (ALECA),
a annoncé la Commission européenne.
Le Maroc est le premier pays avec lequel l'UE lance des négociations sur un
accord de libre-échange global après que le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, et le chef du gouvernement, Abdelilah
Benkirane, aient annoncé officiellement la décision d'entamer les négociations
sur cet accord début mars dernier à Rabat.
L'ALECA, qui devra revaloriser l'accord d'association Maroc-UE ayant permis
aux deux parties de procéder à des échanges commerciaux exemptes de droits de
douane pour certains produits depuis 2000, est de nature à approfondir les
relations commerciales existantes dans toute une série de domaines qui ne sont
pas encore couverts, tels que les services et les marchés publics.
L'accord devrait également permettre de mieux protéger les investissements et
les nouveaux engagements en matière de concurrence et de droits de propriété
intellectuelle.
Pour rendre plus efficaces les dispositions de libre-échange existantes, les
négociateurs marocains et européens chercheront à simplifier les procédures
douanières et à alléger les barrières commerciales liées à la lourdeur de normes
industrielles incompatibles ou superflues, ou encore, dues à des exigences en
matière de sûreté alimentaire, selon la commission européenne.
Dans une récente interview à la MAP, le Commissaire européen en charge de la
Politique de voisinage et de l'élargissement, Stefan Fule a indiqué que le futur
accord de libre-échange complet et approfondi entre le Maroc et l'UE va au-delà
de la simple notion de libéralisation des échanges commerciaux et de suppression
des droits de douane dans la mesure où il privilégiera une intégration
économique plus étroite, une réduction des obstacles non tarifaires, une
libéralisation du commerce des services et une protection accrue des
investissements.
Pour lui, l'ALECA est un accord de nouvelle génération qui couvrira une gamme
complète de domaines réglementaires d'intérêt commun et contribuera à un climat
des affaires plus stable et un accès plus facile du Maroc au grand marché
européen.
L'ALECA aura notamment pour objectif une harmonisation graduelle du cadre
législatif et réglementaire marocain avec l'acquis communautaire dans plusieurs
domaines liés à l'environnement économique et commercial.
La Commission européenne avait annoncé fin novembre dernier que les
négociations entre le Maroc et l'UE sur un accord de libre-échange complet et
approfondi seront lancées prochainement, après que +l'exercice de délimitation
visant à mesurer la portée et le niveau d'ambition d'une future zone de
libre-échange avec le Maroc ait été mené à bonne fin+. La Commission avait
indiqué aussi que les conclusions de l'exercice de délimitation ont révélé que
le Maroc était prêt à négocier un tel accord, un avis qui a été confirmé le 23
du même mois par le Comité de la politique commerciale, qui est un groupe de
haut niveau désigné par le Conseil européen pour assister la Commission dans la
négociation d'accords avec des pays tiers ou des organisations
internationales.
Le Conseil européen avait autorisé en décembre 2011, l'ouverture de
négociations sur un accord de libre-échange approfondi et complet avec le Maroc,
l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie et adopté des directives de négociation dans
ce sens. Il a précisé toutefois que les négociations ne seraient lancées
qu'après consultation du Comité de la politique commerciale, sur la base d'un
rapport de la Commission européenne.
A travers la mise en place de zones de libre-échange avec les pays
partenaires du sud de la méditerranée, l'UE ambitionne de revaloriser les
accords de coopération euro-méditerranéens afin d'améliorer l'accès au marché et
stimuler les réformes économiques dans ces pays.
Source de l'article MAP & le Matin Maroc
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