Initiées dans les années cinquante, les relations institutionnelles de
l’Union européenne avec les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MOAN)
sont aujourd’hui redéfinies par la Politique européenne de voisinage (PEV).
La libéralisation des échanges joue un rôle clé dans les relations entre l’UE
et ces pays. Aujourd’hui, les biens manufacturés accèdent au marché européen
sans droits de douane, tandis que les exportations des produits agricoles ou
provenant de l’agriculture ainsi que des produits de la pêche sont soumis à un
régime dérogatoire. Si les pays du MOAN et l’UE partagent des intérêts
communs, certaines questions exigent de mener des stratégies de coopération
volontaristes, pour éviter les échecs. La libéralisation des échanges peut avoir
des résultats nets positifs, mais elle crée aussi des perdants. Des mesures
d’accompagnement sont donc nécessaires pour assurer le bien-être de tous à moyen
et long termes.
Parmi les pays du MOAN, la Turquie et le Maroc
entretiennent des relations particulièrement étroites avec l’UE. La balance
commerciale du Maroc et de la Turquie avec l’UE est globalement favorable à
l’Union ; elle est pourtant négative en matière d’échanges agricoles. Ce
déficit s’est réduit depuis 2006 en raison des gains de compétitivité de
l’agriculture européenne. À moyen terme, la situation des deux pays pourrait
évoluer compte tenu de leur potentiel agricole, à condition toutefois qu’ils
surmontent leurs faiblesses.
La coopération apparaît nécessaire dans les
deux cas et des deux côtés. Les programmes de coopération (par ex. MEDA I et II)
ont montré leur utilité, mais, compte tenu de leur impact économique et
social, plus d’actions devraient être envisagées dans le domaine agricole.
Le nouveau Programme européen de voisinage pour l’agriculture et le
développement rural ainsi que le réseau Recherche agricole pour le développement
(RAD) devraient jouer dans les pays du MOAN un rôle positif. Des mesures
spécifiques de compensation pour les producteurs européens doivent également
être envisagées. Concernant la concurrence accrue à laquelle les États
membres ou les candidats à l’adhésion sont confrontés, en cas d’intégration
politique et économique, l’UE possède une longue et fructueuse expérience, qui
pourrait être étendue à la coopération euro-méditerranéenne.
Les
tensions pourraient être réduites par l’extension d’instruments efficaces de la
politique européenne (LEADER, organisations de producteurs, interprofessions,
etc.) aux pays du MOAN. Les organisations intergouvernementales comme le
Conseil oléicole international, les institutions civiles et mixtes (CIHEAM,
CLAM, COPA-COGECA, et commissions régionales ou binationales) et les
investissements directs étrangers pourraient jouer à l’avenir un rôle de plus en
plus important. De manière générale, les actions de coopération devraient être
développées en impliquant tous les partenaires du développement rural et
agricole.
source de l'article Notre Europe
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