Maroc : Améliorer l’inclusion, la responsabilité et la transparence des processus de prise de décisions au niveau local - Projet d’appui à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH)
En bref
Le projet (2006-2010) a permis
d’accomplir des progrès considérables dans l’amélioration de l’inclusion, de la
responsabilité et de la transparence des processus de prise de décision et
d’exécution au niveau local au Maroc.
Les
élus et les représentants de la société civile représentent aujourd’hui 67 %
des comités de gouvernance locale. En outre, la participation des femmes et des
jeunes au sein des organes de direction de l’Initiative nationale pour le
développement humain (INDH) a atteint respectivement 17 % et 12 %, contre 14 %
et 7 % selon les objectifs ciblés par le projet.
Défi
Au
moment du lancement de l’opération, en 2005, le Maroc était en proie à un taux
élevé de pauvreté (14,2 %, sachant que 23 % de la population était en outre
considérée comme « économiquement vulnérable »), à des inégalités de revenus
extrêmement prononcées et à de faibles indicateurs de développement humain.
Plus de la moitié des adultes étaient illettrés, contre une moyenne de 10 %
pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La pauvreté
touchait les zones rurales comme les zones urbaines avec la même acuité,
quoique avec des caractéristiques différentes. Alors même que la moitié des
dépenses publiques était consacrée aux secteurs sociaux, l’accès à ces services
et la qualité des prestations étaient limitées, en particulier pour les
populations rurales, en raison des conséquences d’une trop forte centralisation
et de ses corollaires : faibles niveaux de participation, coordination
insuffisante entre les ministères compétents et ciblage inadéquat.
Solution
Pour
la Banque mondiale, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH)
a constitué l’un des principaux instruments pouvant permettre d’atteindre les
résultats inscrits dans sa stratégie d’aide pour le Maroc, à savoir
l’amélioration de l’accès des populations pauvres et vulnérables aux services
essentiels. Au moment de l’évaluation conduite par la Banque, les autorités
marocaines avaient déjà défini le cadre principal de l’INDH, conçu ses
composantes et démarré le programme depuis un an.
L’institution
a pu néanmoins identifier les domaines où des améliorations étaient nécessaires
et où son soutien serait pertinent, notamment :
1) la conception et l’appui au processus participatif ;
2) le renforcement du dispositif et des règles institutionnels pour
garantir l’inclusion et la bonne gouvernance ;
3) l’augmentation des moyens consacrés au renforcement des capacités, au
suivi et à l’évaluation, ainsi qu’à l’apprentissage et à la communication sur
le développement
4) la place accordée aux procédures destinées à garantir le respect
scrupuleux des normes et des mesures de sauvegarde fiduciaires.
Résultats
Les principaux résultats (2006-2010) de l’INDH sont les suivants
:
•
5,2 millions de personnes au total ont bénéficié des quelque 22 000
sous-projets de développement initiés dans ce cadre ;
•
l’objectif consistant à intégrer des représentants de la société civile et des
élus dans la gestion des fonds de l’INDH a été pleinement atteint : 67 % des
comités de gouvernance locale de l’INDH étaient composés d’élus et de
représentants de la société civile ;
•
la participation des femmes et des jeunes au sein des structures de gouvernance
locales de l’INDH a atteint 17 % et 12 % respectivement, soit des valeurs
supérieures à celles ciblées par le projet (14 % et 7 %) ;
•
l’adhésion de la population aux processus participatifs a également été
considérée comme une réussite : le taux de participation des femmes (42 %)
était deux fois supérieur au taux visé (20 %) et la participation des jeunes
(37 %) était quatre fois supérieure à la valeur cible (10 %) ;
•
parmi les bénéficiaires de l’INDH qui ont été interrogés, 73 % d’hommes, 71 %
de femmes et 56 % de jeunes ont déclaré bénéficier d’un meilleur accès aux
infrastructures et services socio-économiques essentiels à la suite des
interventions de l’INDH ;
•
la responsabilité de l’exécution des projets a été transférée à des
intervenants locaux, sachant que 72 % des sous-projets sont mis en œuvre par
des communautés, des organisations non gouvernementales (ONG) et des
municipalités, ce qui est largement supérieur à l’objectif visé (60 %) ;
•
l’INDH a favorisé la collaboration avec les ONG, près de 7 000 sous-projets
étant parrainés par des associations et des coopératives.
Contribution
du Groupe de la Banque mondiale
Les
financements de la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) se sont élevés à 100 millions de dollars sur quatre ans
(2007-2010). Les financements complémentaires provenant du gouvernement
marocain et de bailleurs de fonds internationaux ont porté le montant total du
financement à 1,2 milliard de dollars sur cinq ans (2006-2010). Un montant
supplémentaire de 197 millions de dollars (sous forme de dons) a été apporté
par d’autres bailleurs de fonds, dont : l’Union européenne (47,2 millions),
l’Arabie saoudite (50 millions), la France (6,3 millions), l’Italie (6,3
millions), la Millennium Challenge Corporation (9,3 millions), l’Allemagne (3,9
millions), la Belgique (3,1 millions), le Japon (4 millions de dollars), la
Chine (4,7 millions de dollars), le Fonds arabe pour le développement
économique et social (25,3 millions), la Banque islamique de développement (1
million), la Guinée équatoriale (1 million) et le Fonds de l’OPEP pour le
développement international (0,3 million).
Partenaires
L’intervention
de la Banque mondiale est venue surtout en appui au programme INDH du
gouvernement. En 2005, celui-ci a élaboré un document conceptuel (une «
Plateforme ») contenant les principes directeurs et la conception du programme,
dont notamment une démarche basée sur une planification participative de la
base vers le sommet, une délégation accrue des responsabilités au profit des
autorités locales élues et la participation de la société civile par le biais
des organisations non gouvernementales (ONG).
Perspectives
La
pertinence d’une initiative telle que l’INDH est d’autant plus d’actualité
aujourd’hui compte tenu des pressions sociopolitiques qui pèsent sur le pays.
Aussi une deuxième phase pour une INDH élargie a-t-elle été annoncée qui couvre
la période de 2012 à 2015. Cette nouvelle phase vise à capitaliser sur
l’architecture et les approches institutionnelles qui ont été mises en place
durant la première période de l’INDH, mais avec un quasi-doublement du budget
alloué (qui passera ainsi de 1,2 milliard de dollars à 2,1 milliards de dollars
sur cinq ans) et un doublement du nombre visé de communes rurales et de
quartiers urbains.
Bénéficiaires
Les
bénéficiaires ciblés par le projet étaient les habitants des 403 communes
rurales et 264 quartiers urbains présentant de fortes concentrations de
populations pauvres et vulnérables. Les retombées bénéfiques de l’INDH ont été
considérables : amélioration notable des conditions de vie des habitants
concernés et renforcement du capital social des communautés et des institutions
à tous les niveaux, en particulier dans le secteur des ONG.
Source
de l’article la Banque Mondiale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire