La Cour des comptes européenne (CCE) publie un rapport très critique sur l'aide versée par l'UE pour promouvoir des domaines clés de gouvernance en Égypte pendant les périodes qui ont précédé et suivi le soulèvement de janvier 2011. « La méthode douce n'a pas fonctionné. Il est temps d'adopter une approche plus ciblée qui produira des résultats concluants et garantira une meilleure utilisation de l'argent du contribuable européen », a déclaré Karel Pinxten, le membre de la Cour des comptes européenne responsable de ce rapport.
L'audit s'est concentré sur la gestion des finances publiques (GFP) et la lutte contre la corruption d'une part, et sur les droits de l'homme et la démocratie d'autre part.
Pour la période 2007-2013, l'UE a alloué à l'Égypte une aide d'environ 1 milliard d'euros. Plus de la moitié de ces fonds transitant par le Trésor égyptien, dans le cadre du mécanisme d'aide connu sous le nom d' « appui budgétaire », une grande confiance est accordée à la gestion des finances publiques du pays.
La Commission et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) n'ont pas la certitude que les autorités égyptiennes remédient aux graves faiblesses en matière de GFP, explique le rapport. Le manque de transparence budgétaire, l'inefficacité de la fonction d'audit et la corruption endémique sont quelques-unes de ces faiblesses. La Commission et le SEAE n'ont pas réagi à l'absence de progrès en prenant des mesures décisives afin de garantir l'obligation de rendre compte des importants volumes de fonds de l'UE, qui ont continué d'être versés directement aux autorités égyptiennes, selon un communiqué de presse de la CE.
De même, les interventions de l'UE en faveur des droits de l'homme et de la démocratie n'ont amené que peu de progrès. Le principal programme en matière de droits de l'homme a, dans une large mesure, été un succès. Il a débuté lentement et a pâti de l'attitude négative des autorités égyptiennes. La Commission et le SEAE n'ont pas employé les moyens financiers et politiques dont ils disposaient pour vaincre cette résistance. Certains éléments du programme ont dû être totalement abandonnés. Les fonds acheminés par l'intermédiaire des organisations de la société civile (OSC) n'ont pas été suffisants pour faire vraiment la différence.
Aucune nouvelle initiative de grande envergure visant à régler les questions majeures des droits de l'homme n'a été lancée après le soulèvement et les mesures prises n'ont eu que peu d'incidence jusqu'à présent. Les droits des femmes et des minorités n'ont pas reçu une attention suffisante lors du réexamen qui a suivi, alors qu'il était crucial d'agir immédiatement pour endiguer la montée de l’intolérance.
La quasi-totalité des recommandations du rapport de la Cour ont été acceptées par la Commission et le SEAE, indique encore le communiqué de presse.
Pour en savoir plus
Interview de Karel Pinxten, membre de la CCE responsable du rapport
EU Neighbourhood Info Centre – Page web sur l’Égypte
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