Souk el-Tayeb, le marché bio de Beyrouth, a accueilli les
représentants des six marchés partenaires dans le cadre du projet européen «
Marakanda ». Un « festin méditerranéen » a été organisé à « Tawlet » pour
illustrer la savoureuse solidarité entre marchés.
Ils
ont en commun d’allier le plaisir des yeux, des papilles et de l’odorat, mais
ils partagent bien plus encore dans leurs valeurs. Les marchés typiques de part
et d’autre de la Méditerranée se font les défenseurs d’une éthique au service
des producteurs et commerçants locaux. Pour préserver ces marchés
méditerranéens qui associent à leur charme évident des fonctions culturelles,
économiques et sociales, un projet intitulé « Marakanda » a été mis en place
l’année dernière. Ce dernier, soutenu par l’Union européenne, durera deux ans.
Deux ans seulement pour de nombreuses initiatives visant à valoriser cette
tradition ancestrale, écrin de produits agroalimentaires et d’artisanat de
qualité. Pour la quatrième rencontre, les responsables des sept marchés participants
se sont donné rendez-vous à Beyrouth le premier week-end de juin.
Ainsi,
samedi dernier, dans la soirée, un « festin méditerranéen » était donné par
Souk el-Tayeb à Tawlet, le restaurant qu’il gère à Mar Mikhaël. Le dîner avait
pour but de présenter le programme aux convives. Et parce que la Méditerranée
se laisse si bien décrire par ses incomparables saveurs, une tortilla dorée y
racontait son soleil, le houmous libanais son caractère, le pesto sa
finesse.... Préparés avec les ingrédients typiques des marchés participants,
une dizaine de plats vedettes, récits de cette région aux mille visages,
étaient les invités-phares de la soirée. Souk el-Tayeb accueillait également
des convives non moins importants, en l’occurrence les ambassadeurs d’Italie, de
l’Union européenne, d’Espagne, de Chypre et de Grèce, ainsi que les
responsables municipaux des villes concernées et nombre de personnalités
locales, ainsi que des représentants de Soildere. « Nous vous offrons ce que
nous avons de plus précieux : les délices de nos tables », a déclaré à
l’assemblée Kamal Mouzawak, cofondateur de Souk el-Tayeb, en guise de « bon
appétit ».
Souk el-Tayeb, marché unique en son genre
Avant
le festin, Francesco Barilli, responsable de Plural European Study Center,
partenaire du projet, a donné une présentation du programme : « Lancé à
l’origine par la municipalité de Florence, “Marakanda” forme un réseau de
solidarité entre les marchés d’Italie, de Grèce, de Chypre, d’Espagne, d’Égypte
et du Liban. Le projet comporte trois volets. D’une part, il met en place un
transfert de savoir-faire pour rendre ces marchés les plus compétitifs
possibles. Par ailleurs, les partenaires partagent un calendrier d’événements
promouvant l’excellence dans le secteur agroalimentaire. Enfin, les
expérimentations locales sont encouragées. Sur ce dernier point, le marché bio
de Beyrouth tient une place particulière. »
«
Souk el-Tayeb fait office de précurseur en matière de gouvernance entre les
acteurs privé et public », a souligné Francesco Barilli. De fait, il est le
seul marché du programme à n’être pas issu d’une municipalité. « Nous avons
fixé nous-mêmes les règles éthiques à suivre, a précisé ainsi Christine Codsi,
cofondatrice de Souk el-Tayeb. Pour autant, Souk el-Tayeb aspire à l’avenir à
communiquer ce projet aux entités locales. »
La
quatrième rencontre de Beyrouth a alors permis de faire connaître le mode de
fonctionnement particulier de son marché bio et d’entendre les suggestions des
confrères internationaux. « Grâce à l’échange, une dynamique se met en place, a
expliqué Christine Codsi. Ce partenariat nous permet d’établir un bilan de nos
activités. Nous nous fixons des objectifs puis recevons de nos partenaires des
conseils pour les atteindre. Certains marchés nous suggèrent des solutions
auxquels ils ont eux-mêmes dû recourir dans des situations similaires. » Les
participants, tels que Simone Tani, de la municipalité de Florence, ont salué «
l’atmosphère chaleureuse de ces rencontres, faisant preuve de l’engagement de
chacune des villes dans le projet visant à sauver nos marchés en crise. »
Une
convivialité gourmande et solidaire, à l’image de celle qu’on trouve près des
étals.
Source de
l’article l’Orient le Jour
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