Plus
important projet du portefeuille de la GIZ, le volet "Environnement et
Climat" mobilise 40 millions d'euros. Appui à la mise en place d'un cadre
législatif, ateliers de sensibilisation ou de formation, collaboration pour
l'élaboration de stratégies sont le quotidien des conseillers de la GIZ.
Loin
des agendas politiques, l’Allemagne et le Maroc entretiennent des relations
étroites, et ce, depuis des décennies, dans les domaines de l’environnement et
du développement durable. La coopération technique allemande, la Deutsche
Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), rattachée au ministère
fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), a même fait du
Maroc un pays prioritaire pour sa mission dans la région méditerranéenne. Les
montants alloués au Maroc sont loin d’avoir diminué. «Les fonds ont fortement
progressé ces dernières années avec la participation d’autres ministères
fédéraux aux budgets de la GIZ ou de la KFW», explique Philippe Simonis,
conseiller technique principal du Programme de gestion et protection de
l’environnement (PGPE). C’est depuis 1975 que la GIZ appuie le Maroc.
Ne
figurant plus sur la liste des Pays les moins avancés (PMA), le Royaume ne
bénéficie plus de dons, mais il profite néanmoins de l’assistance technique
prodiguée par la GIZ et de l’assistance financière de la part de la banque
Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), également rattachée au ministère fédéral
BMZ.
Négociés
tous les deux ans, les accords bilatéraux de coopération entre l’Allemagne et
le Maroc fixent les budgets et les détails des projets pour les années à venir.
Pour le Maroc, les dernières négociations en date remontent à 2012 et
concernent donc les années 2014-2015.
Les
trois pôles prioritaires appuyés au Maroc jusqu’en 2017 demeurent les mêmes.
Ils concernent tous le développement durable : l’environnement et le climat, y
compris les énergies renouvelables ; les ressources en eau ; et le
développement économique et durable.
Le
pôle «Ressources en eau», à travers le programme «Appui à la gestion intégrée
des ressources en eau» (AGIRE) de la GIZ et le financement par la KfW
d’infrastructures pour l’ONEE, représente un pan non négligeable de l’action
allemande au Maroc. AGIRE, auquel contribue l’Allemagne avec 12 millions
d’euros, doit s’achever en 2018.
Le
volet «Développement économique et durable» comprend quant à lui l’appui (GIZ)
aux très petites, petites et moyennes entreprises, et le soutien financier à la
microfinance de la part de la KfW. Le pôle «Environnement et climat» est
probablement le plus important du portefeuille de la coopération, qu’elle soit
technique ou financière, de l’Allemagne. Il «comprend en tout et pour tout une
vingtaine de projets, entre la GIZ et la KfW», explique Philippe Simonis.
Une vingtaine de projets dans le programme «Environnement et climat»
La
KfW contribue au financement de ces projets à hauteur d’un milliard d’euros. On
peut citer, entre autres, une partie de la future centrale solaire
d’Ouarzazate, le plan éolien, des centrales hydrauliques ou encore le futur
Centre national d’élimination des déchets spéciaux (CNEDS). La construction de
ce dernier, situé près de Béni Mellal, devrait commencer dès 2014. Les études
d’impact sont en cours.
La
GIZ appuie, quant à elle, l’implémentation de 4 projets majeurs, pour un budget
total de près de 40 millions d’euros. Au premier rang figure le Programme de
gestion et de protection de l’environnement (PGPE) décliné en 5 composantes. La
première, «Conseil en politique de l’environnement et du climat», accompagne le
Maroc dans la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et stratégique
efficace. La deuxième, «Formation environnementale», intervient aussi bien dans
la formation des cadres des collectivités locales que dans l’établissement
d’une stratégie nationale pour les métiers de l’environnement. La troisième,
«Gestion intégrée des déchets industriels et dangereux», participe à la mise en
place d’un cadre législatif complet et d’outils d’accompagnement. Dès
l’approbation du décret relatif à la gestion des déchets industriels et
dangereux, un système informatique (SIDID), dont la version pilote est déjà
opérationnelle, pourra être généralisé pour suivre tous ces déchets au Maroc.
Quatrième
composante du PGPE, la «Gestion de l’environnement industriel», basée à
Mohammédia, sensibilise les industriels de toutes tailles à leurs obligations.
Enfin, la «Gestion de l’environnement communal-Région Nord», projet monté à
Tanger pour appuyer la mise en place d’une gestion intégrée des déchets
ménagers, est réalisé en étroite collaboration avec les autorités locales. Un
terrain a d’ores et déjà été trouvé pour que cette ville dispose enfin d’une
décharge contrôlée.
Signalons
également le programme «Promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité
énergétique» (PEREN), basé à l’ADEREE, et qui accompagne cette dernière dans la
promotion de la biomasse ou encore de l’efficacité énergétique dans le
bâtiment. Derniers nés, l’Appui au plan solaire marocain (APSM), basé à la
MASEN, et l’ACCN : biodiversité et adaptation au changement climatique, qui
concerne les régions Souss-Massa-Draa et l’Oriental, sont venus s’ajouter en
2012 à la palette d’actions de la coopération allemande.
Les
prochaines négociations pour les années 2016-2017 se tiendront en 2014.
Peut-être une occasion pour élargir le champ de la coopération.
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