L’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a organisé ce matin, 13 juin, la première session du Forum de Tunis, en collaboration avec la Commission Européenne, portant sur le thème : « Le statut de partenariat privilégié pour la Tunisie : craintes et opportunités ».
Ce Forum a été une occasion pour une pléiade de décideurs politiques, représentants des Think Thanks du secteur privé et de la société civile, de débattre des relations politico-économiques de la Tunisie avec des partenaires privilégiés et de leurs impacts sur les réformes et l’environnement des affaires en Tunisie.
En marge de ce Forum, nous avons recueilli les propos de Mme. Laura Baeza, Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie.
« L’Europe et la Tunisie sont des partenaires naturels. Nos relations humaines, commerciales et d’investissement n’ont pas cessé de s’intensifier. Sachant qu’en 2012, les importations de UE en provenance de la Tunisie ont atteint les 9.5 milliards d’euros, soit environ 19 milliards de dinars. Les investissements directs étrangers ont, quant à eux, continué à affluer en Tunisie pour environ 1.5 milliards de dinars», nous a précisé Mme. Laura Baeza.
Les relations bilatérales économiques se sont, selon elle, intensifiées et sont restées fortes même dans ces temps difficiles, grâce aux institutions qui les lient. Et pour l’avenir, l’UE est encore plus ambitieuse et a enfin pu accueillir la demande tunisienne de hisser ces relations à un niveau supérieur et plus stratégique.
Après des mois intenses de travail et de négociation, l’UE a convenu avec les autorités tunisiennes d’un Plan d’action, qui jette les jalons d’un partenariat privilégié entre la Tunisie et l’UE pour la période 2013/2017.
« Ce Plan d’action a été politiquement approuvé le 19 novembre 2012. Il s’agit de fixer des objectifs à atteindre dans nos relations. Il constitue donc, en ce sens, un engagement politique profond qui doit permettre de développer et concrétiser le partenariat privilégié entre la Tunisie et l’UE », a annoncé Mme. Baeza.
Et d’ajouter : « Pour les cinq prochaines années, le partenariat privilégié s’articule autour de trois axes principaux. En premier lieu, une coopération politique approfondie, avec un dialogue accru et le soutien aux efforts de la Tunisie sur plusieurs chantiers de bonne gouvernance.
En deuxième lieu, le partenariat privilégié se fixe comme objectif, à terme, l’intégration de la Tunisie au sein du marché intérieur de l’UE. Il est, de ce fait, envisagé de conclure un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) dans la perspective d’approfondir d’avantage nos relations commerciales et économiques.
En troisième lieu, le partenariat privilégié repose sur un partenariat plus étroit entre les peuples, à travers des coopérations directes entre individus et organisations dans des domaines variés tels que l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi, la recherche-innovation, la culture et la jeunesse.
Pour ce faire, un dialogue sur la migration, la sécurité et la mobilité a été déjà engagé entre l’UE et la Tunisie, avec l’objectif de conclure un partenariat pour la mobilité.
De plus, nous encouragerons aussi les échanges académiques. A ce titre, les montants alloués à ce programme pour la Tunisie, à elle-seule, en 2013, s’élèveront à 10 millions d’euros, soit presque 20 millions de dinars. Ce qui permettra d’octroyer entre 500 et 600 bourses à des étudiants et des chercheurs tunisiens. C’est un vrai record pour la mobilité universitaire ».
En revanche, ce nouveau partenariat privilégié est, comme l’a déclaré l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’UE en Tunisie, un outil au service du développement mutuel des relations de la Tunisie avec l’UE. Ce partenariat ouvre la voie à une coopération plus profonde, plus structurée, plus efficace et plus inclusive dans tous les secteurs. Il s’agit, aussi, d’un moyen de rapprochement plus étroit.
« L’UE est déterminée à s’engager, sur le long terme, à côté de la transition démocratique tunisienne, consciente que sa réussite, politique mais aussi économique, aura des répercussions positives à la fois pour la prospérité de la Tunisie, mais également pour nous, les voisins européens et l’ensemble de région », finit-elle par conclure.
Par Imen Zine - Source de l'article l’Économiste Maghrébin
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