Opéra: le Festival d’Aix célèbre le bassin méditerranéen

Parce que, l'été, c'est la saison des festivals, JOL Press vous emmène à la découverte du Festival International d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence. Créé en 1948, il s'agit de l’un des grands festivals lyriques européens. 
Il se déroule chaque été au mois de juillet dans plusieurs lieux exceptionnels d'Aix, du théâtre de l'Archevêché au Jeu-de-Paume en passant par le pont Mirabeau. Découvrez les coulisses de la manifestation ainsi que les grands rendez-vous incontournables grâce à Jérôme Brunetière, secrétaire général du festival.

JOL Press : Dans le cadre de Marseille-Provence 2013, y aura-t-il un clin d’œil au bassin méditerranéen dans la programmation du festival cette année ?
Jérôme Brunetière : La thématique de la Méditerranée traverse le festival depuis plusieurs années. Aix-en-Provence est proche de la Méditerranée, et il me semble important dans la position où nous sommes d’avoir un coup d’œil méditerranéen fort. Cela se reflète cette année dans beaucoup d’aspects du festival. D’abord dans la programmation : il y a une dramaturgie méditerranéenne avec l’opéra vénitien Elena de Francesco Cavalli (1602 - 1676). Cela se manifeste également avec la présence de l'Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, associé au Festival depuis plusieurs années, et qui sera cet été encore présent dans notre programmation.
Il y a également un certain nombre de rendez-vous dans la programmation autour de la voix : polyphonie corse, chœur de musique arabe et un artiste d’origine palestinienne. Nous accueillons aussi des musiciens professionnels de différentes institutions du pourtour méditerranéen. Il y a une attention particulière à la Méditerranée au sein du Festival, avec la conviction que la musique va créer des liens par-dessus la mer Méditerranée.

JOL Press : Quelle importance accordez-vous aux jeunes artistes ?
Jérôme Brunetière : C’est un élément essentiel de la vie du festival, et c’est d’ailleurs ce qui fait sa particularité. Depuis 1998, le Festival travaille avec l’Académie européenne de musique qui rencontre des jeunes artistes: des musiciens, des scénographes mais aussi des compositeurs, qui sont au cœur du festival. Le lieu principal de l’Académie se trouve d’ailleurs juste en face du Théâtre de l'Archevêché, et est donc imbriqué avec la vie du festival. Il y a aussi une série de master classes proposés par des artistes confirmés qui transmettent et échangent leur savoir avec les jeunes musiciens.  Cela leur apporte beaucoup de choses dans leur pratique musicale et dans leur future carrière. La présence de ses jeunes artistes insuffle une vitalité importante au festival. C’est l’illustration de la transmission et du partage d’une tradition et d’une vitalité musicale.

JOL Press: En temps de crise, le budget a-t-il été revu à la baisse pour le festival ? Constatez-vous une baisse de la fréquentation ?
Jérôme Brunetière : Le budget du Festival d’Aix de 2013 est le même que celui de l’année dernière : 21 millions d’euros. Ce budget comprend 31% de subventions publiques, qui émanent de l’Etat, de la Ville d’Aix, du département des Bouches du Rhône et de la région PACA.
Le festival bénéficie de niveaux de fréquentation extrêmement élevés. L’an dernier, 97% des taux de remplissage. Pour cette année, il est encore tôt pour faire un bilan mais nous nous attendons à un fort taux de fréquentation. Nous avons la chance d’avoir un public fidèle.

JOL Press: Quel est le profil du public ?
Jérôme Brunetière : Nous faisons en sorte d’avoir un système relativement ouvert. Partager avec le public le plus large possible à travers différents dispositifs tarifaires. Nous proposons des places à des tarifs tout à fait abordables, notamment des places à moins de 55 euros. Nous avons également développé le dispositif des places découvertes, assurant la gratuité aux moins de 18 ans.
Il existe aussi d’autres opérations qui permettent de faire accéder à un public le plus large possible y compris des gens qui n’ont pas d’expérience de l’opéra ou qui croient ne pas aimer l’opéra alors qu’ils n’y sont jamais allés. C’est ce qu’on propose avec le dispositif intitulé « Parade », que nous faisons chaque année pour l’ouverture du Festival sur le pont Mirabeau, artère centrale d’Aix-en-Provence. Offrir un accès à l’opéra au public le plus large est un axe essentiel de la politique du festival.

JOL Press : En 2012, le Festival d'Aix-en-Provence a affirmé son engagement en faveur du développement durable. Comment concrètement cela se traduit-il ?
Jérôme Brunetière : Notre engagement se traduit par une série de bonnes pratiques dans toutes les activités du Festival qui peuvent avoir une incidence sur le développement durable. Cela passe par une sensibilisation du personnel et du public concernant le traitement et la consommation des papiers, l’organisation du transport (pour éviter le transport individuel). Nous avons également mis en place un système de collecte de programmes de spectacle. Limiter l’impact de la manifestation sur l’environnement est une préoccupation pour les organisateurs.

JOL Press : Plus de 60 ans après sa création, le Festival continue d’attirer les foules. Quelle est la clef du succès ?
Jérôme Brunetière : Les raisons sont multiples. Il y a d’abord la qualité artistique des propositions. Le Festival d’Aix fait partie des grands rendez-vous artistiques, notamment grâce aux grands noms qui participent à la manifestation, mais aussi par le souci constant du festival d’être un lieu qui est dans la recherche de l’excellence artistique, du choix de la mise en scène. Bien entendu, le fait que nous ayons la chance de bénéficier du cadre exceptionnel de la ville d’Aix-en-Provence : le grand théâtre de Provence, le Théâtre du jeu de Paume, ou le  Théâtre de l'Archevêché est par exemple un endroit assez unique dans le monde de l’opéra. Depuis toutes ces années, le festival d’Aix est devenu un élément important de la vie de l’opéra en Europe et dans le monde, qui garantit la fidélité des grands artistes et des spectateurs.

Informations pratiques :
Festival International d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence du 4 au 27 juillet

Par Louise Michel D. – Source de l’article JOL Press

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