Marseille : la mode, couleur Méditerranée

Elles & Co - Mode - Marseille : la mode, couleur Méditerranée
C'est tout le dynamisme de la Maison méditerranéenne des métiers de la mode (MMMM) qui a été transportée à Casablanca pendant quelques jours. L'objectif de Maryline Bellieud-Vigouroux, sa fondatrice, était d'honorer la Casa moda academy, la petite soeur marocaine de la Maison de la mode.
Car elle abrite une licence mais aussi l'AMC, l'association marocaine des créateurs, pour former comme sa marraine marseillaise, une entité unique, de formation et d'aide à la création.
 
Une filière en pleine mutation
Cette année, Fouad El Amri, directeur général de la CMA et Sylvie Richoux, directrice développement, fêtent aussi la première promotion d'élèves diplômés, via notamment un défilé très attendu. Il a eu lieu mercredi dernier au sein des nouveaux locaux de l'école marocaine. Joli symbole du tournant majeur qui est amorcé au Maroc, celui de l'émergence de sa création. La filière ne veut plus être cantonnée à la fabrication en série en temps record pour les marques internationales.
Forte d'un savoir faire artisanal, de la broderie à la teinture ou au cuir, elle veut voir plus loin. "Le secteur du textile a désormais besoin de s'équiper en stylistes et en créateurs", explique ainsi Saïd Benabdeljalil, responsable au sein de l'Amith, l'association des professionnels du textile marocain, et lui-même à la tête de marques comme Flou-Flou-Flou.
 
"Ce sont les industriels qui donnent des emplois"
Reste qu'il faut que les professionnels tendent la main à cette jeune création, cosmopolite et formée à l'international. Maryline Bellieud-Vigouroux a pu ainsi faire le lien avec tous les intervenants de cette précieuse chaîne notamment avec le conseiller du roi Mohammed VI, André Azoulay, désormais parrain de la promotion sortante, qui a d'ailleurs encouragé les stylistes en herbe de la Casa moda acamedy :"L'Amith est là pour donner les moyens aux jeunes car ce sont les industriels qui donnent des emplois. Je sais qu'il y a de la frilosité mais il ne faut pas bouder son plaisir. La création est là".
Et d'ajouter à l'adresse des étudiants juste avant le défilé:"Soyez les plus audacieux, jusqu'à la provocation !" Un beau message apprécié par les élèves comme Samia qui compte bien rester au Maroc :"Il y a tout à faire ici. Et je veux apporter ma touche personnelle. On est connu comme sous-traitants. Il manque notre création."
 
250 000 emplois supplémentaires d'ici 2025
D'autant qu'il faut des fonds pour ouvrir une boutique, de l'énergie pour créer une clientèle qui ne jure que par le luxe occidental... De nombreux créateurs souffrent d'ailleurs, malgré des talents inouïs comme Sara Chraïbi, d'un certain dédain.
Cela devrait vite changer, peut-être grâce au dialogue, à la fougueuse jeunesse et au programme de la filière textile qui prévoit à l'horizon 2025 la création de 250 000 emplois supplémentaires.
 
Marseille collabore avec le Maroc
En outre, le lien avec Marseille sera toujours présent et gage de progression. D'ailleurs, de nombreux Marseillais ont au quotidien un lien direct avec le Maroc comme la marque Tcheka qui a installé son atelier, ou Jézequel voire même Sessun côté production.
Et la création méditerranéenne a de beaux jours devant elle. La preuve avec la formidable exposition signée par la MMMM, "Marseille M la mode".

Par Agathe Westendorp – Source de l’article La Provence

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