Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, s'est entretenu à Bruxelles avec José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Herman Van Rompuy, président du Conseil européen.
Ces deux personnalités européennes ont assuré M. Larayedh du soutien de l'UE à la transition démocratique en Tunisie, tout en soulignant l'importance du maintien des efforts visant à assurer la liberté d'expression.
« Nous avons abordé des questions de fond sur lesquelles nous devons concentrer nos efforts pour que la transition démocratique en Tunisie puisse être un succès », a déclaré M. Barroso au terme de cette réunion.
Selon le président de la Commission européenne, ils ont discuté du processus politique en cours, en particulier des questions constitutionnelles et des prochaines élections, ainsi que des défis à relever par la Tunisie, notamment en ce qui concerne le développement régional, la lutte contre le chômage, la relance de l'économie et la sécurité.
Pour M. Barroso, il importe de tirer parti de l'amélioration du climat entre les partis politiques en approuvant la nouvelle Constitution et en organisant des élections qui « devront permettre une participation large et inclusive des citoyens, candidats et électeurs ». Il a ajouté que l'Europe était prête à envoyer une Mission d'observation électorale afin d'apporter une assistance technique et un soutien aux initiatives de la société civile.
« Le progrès vers une démocratie pleine et approfondie requiert un travail quotidien et permanent. Les démocraties ne sont jamais achevées ou acquises pour toujours », a expliqué M. Barroso, soulignant l'importance de l'État de droit et d'une culture de consensus et de dialogue.
« C'est pourquoi l'Union européenne appelle à la révision des dispositions héritées du régime précédent, notamment dans le code pénal, afin de garantir la liberté d'expression des Tunisiennes et des Tunisiens. La réforme de la justice pour asseoir son indépendance et son impartialité est aussi une œuvre de longue haleine indispensable pour ancrer la démocratie. »
Tout comme en 2011 et 2012, la Tunisie restera cette année le premier bénéficiaire du programme SPRING, conçu pour appuyer et distinguer les avancées réalisées par les pays partenaires en transition. Ainsi, 40 millions d'euros supplémentaires ont été alloués au titre de ce programme, un montant qui vient s'ajouter aux quelques 400 millions d'euros engagés par l'UE en faveur de la Tunisie en 2011-2013. Le récent accord entre la Tunisie et le FMI ouvre aussi la porte à une aide macro-financière supplémentaire de la part de l'Union européenne, a ajouté M. Barroso.
« C'est dans ce cadre de relance économique que doivent être considérées les offres européennes de négociation d'un accord de libre-échange complet et approfondi », a précisé Herman Van Rompuy,« ainsi que les négociations sur les services aériens, en matière d’agriculture et sur les standards et normes technique (ACAA). Ce même esprit guide les initiatives européennes visant à signer un partenariat de mobilité avec la Tunisie. Ce partenariat permettra d’examiner les questions de la migration dans le cadre d’une approche globale et d’avancer vers un accord de facilitation de visa ».
« S'engager dans toutes ces négociations donnerait un signal clair de la volonté d'améliorer les opportunités pour les entrepreneurs et de créer des possibilités d'emploi », a ajouté M. Van Rompuy.
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