L’essor du l’agro-industrie est tributaire de trois paramètres : un environnement encourageant, des infrastructures et des intrants, et la mise en place d’un cadre légal et réglementaire qui favorise la concurrence et l’intégrité commerciales.
C’est depuis Aïn Defla, où il s’est rendu en visite de travail et d’inspection, que le Premier ministre a relevé l’impératif d’aller vers l’agro-industrie qui s’avère comme une solution efficace menant droit vers une économie diversifiée, compétitive et pérenne.
Dans son discours adressé aux agriculteurs, M. Sellal a mis en relief la disposition du gouvernement à prêter main-forte aux opérateurs, «sans exclusion aucune».
Ce choix édicté par une mondialisation sans cesse grandissante, un marché international exigeant et une consommation nationale évolutive, sera «une plus-value à l’économie nationale», commente Abdelmalek Serraï, éminent économiste, joint hier au téléphone. L’agro-industrie «créera de la richesse, valorisera les produits et s’appuiera sur un vaste programme de production agricole».
L’agro-industrie relie le secteur agricole aux consommateurs, à travers la transformation, le transport, la commercialisation et la distribution d’aliments et autres produits agricoles.
Une agro-industrie dynamique et efficace stimule la croissance agricole. Toutefois, selon les experts, même si l’élaboration et la mise en en œuvre des politiques pour favoriser la concurrence dans le secteur agro-industriel n’est pas chose aisée, le soutien au développement des agro-entreprises peut augmenter la compétitivité en favorisant l’entrée des petites et moyennes entreprises (PME), et en facilitant l’inclusion des petits exploitants, excluant par là-même tout monopole.
Des partenariats algéro-américains comme tremplin
Toujours selon les experts du secteur, l’essor de l’agro-industrie est tributaire de trois facteurs majeurs, interconnectés, voire inséparables. Il est d’abord question de la mise en place d’un solide macro-environnement sur le plan de la politique.
Le second impératif, lui, est inhérent à la fourniture tant de biens publics que d’infrastructure. Aussi, une agro-industrie développée impose, d’une part, la mise en place d’un cadre légal et réglementaire qui favorise la concurrence, et, de l’autre, l’intégrité commerciale.
Certaines de ces conditions sont, d’ores et déjà, réunies. Ce qui explique l’intention du groupe américain AGCO ayant voulu renforcer sa présence en Algérie. Après la production de tracteurs agricoles Massy-Fergusson à Constantine, le groupe américain avait signé à Berlin un protocole d’accord avec la société algérienne GGI Fellaha, pour la réalisation d’une usine de production de silos de stockage, d’aliments pour volailles et d’équipements d’élevage de volailles. Le démarrage de la production est prévu pour début 2016.
La future usine est destinée à satisfaire la demande algérienne et à exporter vers l’Afrique. Quatre autres projets algériens portant sur la valorisation industrielle de produits agricoles ont été identifiés par le consortium chargé d'exécuter le Programme de coopération euro-méditerranéenne (Cinea).
Agro-alimentaire, l’autre atout majeur
Ces projets innovants ont été mis en exergue dans le cadre du 2e forum «Recherche-Industrie» organisé par l'Inraa. Ils sont liés à la mise en œuvre du projet Cinea par un consortium constitué de six pays, dont l'Algérie, représentés par 11 institutions de recherche. Financé par la Commission européenne, le projet Cinea a pour objectif de promouvoir la coopération euro-méditerranéenne pour le renforcement de l'exploitation de l'innovation dans le domaine agroalimentaire qui est une composante de l’agro-industrie.
Actuellement, les industries agro-alimentaires mobilisent des compétences. En plus des investissements financiers, les moteurs actuels du développement des IAA sont l’innovation, la compétitivité, la mise à niveau et l’acquisition/diffusion de savoir, la gestion de la sécurité alimentaire et la gestion de la sécurité sanitaire des aliments.
L’agriculture et le secteur agroalimentaire représentent près de 23% de la population active. L’agriculture contribue à hauteur de 10% au PIB de l’Algérie, et le chiffre d’affaires réalisé par l’industrie agroalimentaire représente 40% du total du chiffre d’affaires des industries algériennes hors hydrocarbures. Il ya lieu de souligner, à ce titre, que les lois de finances complémentaire de 2015, de même que la loi de finances pour 2016 ont introduit de nombreuses incitations au profit des opérateurs désireux d’investir dans de nombreux secteurs vitaux, dont le besoin est exprimé en Algérie, au lieu de recourir à l’importation.
Par Fouad Irnatene- Source de l'article El Moudjahid
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