«Il faut trouver la recette pour rendre les villes modernes, fonctionnelles, intelligentes et attractives»
La Vie éco : Quel est le contexte dans lequel vous tenez la Semaine économique de la Méditerranée et pourquoi le choix de cette thématique ?
Cette conférence intervient dans un contexte très délicat, sombre et extrêmement tiraillé d’une Méditerranée mortifère qui a besoin d’être revigorée. La Semaine économique veut ainsi offrir une bouffée d’oxygène à cet espace. Elle est coordonnée par l’Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient (OCEMO), un réseau des réseaux qui compte environ 30 membres représentant toutes les entités qui pèsent sur le plan aussi bien économique, social, intellectuel que culturel à l’échelle du bassin méditerranéen. En tenant cette semaine à Marseille, nous voulons redonner à la France le goût de la Méditerranée parce qu’elle a les capacités et la force de frappe pour servir de voie privilégiée pour porter cette union.
Pour la thématique, après avoir débattu du tourisme responsable l’année dernière, le choix s’est porté cette année sur les villes et les territoires en tant que levier de développement.
Une thématique très pertinente parce que c’est dans les villes que la dynamique économique se crée, se maintient et se propage. Les villes sont devenues un espace fondamental pour la création de richesse. En même temps, elles sont de plus en plus confrontées à des contraintes majeures. Tout le défi est de trouver la recette pour les rendre modernes, fonctionnelles, intelligentes et attractives pour l’investissement, tout en gardant et rénovant leur patrimoine culturel et architectural.
Qu’en est-il des villes marocaines ?
Les villes marocaines sont confrontées à la surpopulation en raison de l’effet conjugué de la croissance démographique naturelle et de l’exode rural. Surplus auquel il faut offrir tous les services de base, notamment les soins, la scolarité, la sécurité, l’assainissement, la mobilité… Cela devient alors extrêmement difficile à gérer, d’autant plus que l’urbanisation ne cesse de s’étendre.
D’autre part, les villes marocaines ont perdu, au fil du temps, leur capacité économique. Elles sont devenues de simples espaces de consommation. Il est alors urgent de leur redonner cette capacité tout en ne perdant pas de vue la cohésion sociale et l’âme des métropoles. Les expériences du Grand Casablanca et Tanger métropole sont édifiantes à cet égard.
Plusieurs officiels marocains, responsables d’établissements publics et de sociétés d’aménagement ont fait le déplacement. Quels sont les enjeux derrière cette présence aussi étoffée?
La participation du Maroc à la Semaine économique vise en premier lieu à donner de la visibilité aux décideurs quant aux politiques urbaines et aux best practices en la matière. Aussi, ce rendez-vous est une occasion pour profiter de toutes les interactions et les connexions ainsi que leurs retombées positives sur le Royaume. De plus, il s’agit d’une fenêtre pour le Royaume pour travailler son orientation Sud-Sud, et tisser des liens qui se transforment souvent en opportunités d’affaires. Ainsi, le Maroc intéresse à plus d’un titre en raison de sa projection africaine.
Nous avons été sollicités, ici à Marseille, par plusieurs opérateurs de l’Inde, qui veulent prendre pied sur le marché africain pour rattraper leur retard par rapport à la Chine au niveau du continent.
Source de l'article La Vieeco
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