Le 7 avril dernier, s’est tenue, à Casablanca (Maroc), organisée par le Cluster e-madina, une journée d’étude sur les plateformes smart cities et les données urbaines.
D’un groupe de réflexion créé en 2013 au sein de l’Apebi, le Syntec marocain, à un Cluster dédié au déploiement pour Casablanca de concepts clés des villes intelligentes, e-madina draine les acteurs qui se sont donné pour mission de favoriser et décliner l’hyperconnectivité en construction dans la capitale économique marocaine, et d’en bénéficier.
Un cluster (traduit littéralement par « grappe industrielle ») est l’équivalent, sur plusieurs aspects, d’un « pôle de compétitivité » et a pour vocation de rassembler des compétences d’excellence dans des domaines censés profiter à un territoire choisi.
La journée d’étude a été consacrée aux problématiques de gestion des données urbaines et d’exploitation des plateformes dédiées aux villes intelligentes.
La donnée est produite par le citoyen, de façon prolifique, quand il se déplace, achète, s’informe, se fait aider, joue, voyage… La donnée est l’élément clé des nouvelles architectures urbaines. Plus elle est fréquente, riche et significative, plus le service proposé au citoyen sera pertinent et utile.
De façon immédiate, cela implique cependant, pour des raisons de protection de la vie privée, le contrôle à bon escient des mécanismes de traitement et d’utilisation des données à caractère personnel.
Tout nouveau contexte technologique induit la recherche du bon équilibre entre les usages, créés et possibles, et la protection des données à caractère personnel. La dimension marchande de la donnée ne doit pas en faire une matière première exploitable à l’insu du citoyen qui, l’ayant générée, en est le détenteur propriétaire, et doit le rester.
Plusieurs projets, encouragés par e-Madina, vont littéralement transformer la ville de Casablanca et sa région. Certains acteurs, comme Lydec, délégataire des services de distribution d’eau, d’électricité et de l’assainissement, fournissent d’ores et déjà un certain nombre de services numériques : modulation de l’éclairage public, permettant de réduire la facture d’électricité collective, mise en place d’un télé-relevé des compteurs d’eau autorisant la détection fine et rapide des fuites…
Vous l’aurez compris : la multiplication des capteurs et objets connectés sont à la disposition de l’imagination créatrice des entrepreneurs et développeurs pour proposer des services numériques, multiples et variés, aux citoyens.
Cette prolifération de services doit, cependant, être organisée, structurée et urbanisée. D’où l’intérêt de la mise en place de plateformes dédiées. C’est donc un véritable projet d’urbanisation numérique que parraine le Cluster e-madina. Sur le plan technique, plusieurs solutions existent et sont à l’étude. Nous pouvons citer des solutions d’éditeurs comme Bluemix d’IBM ou de plateformes Open Source comme Fiware. Ce ne sont pas les seules.
Dans un futur très proche, en mai, Casablanca accueille et organise, en collaboration avec Fira Barcelone, spécialisé dans l’organisation des évènements Smart Cities, la Smart City Expo Africa. Les villes du monde se connectent.
Il se prépare une nouvelle ère pour les citoyens du monde : l’ère des services numériques multipliés. L’avenir sera hyper connecté. Il faudra veiller à ce que cette hyperconnectivité soit citoyenne et que l’humain reste au cœur des préoccupations des nouveaux fournisseurs de service. Les modes de gouvernance et les formes de démocratie en seront impactés.
Par Omar SEGHROUCHNI (Associé fondateur de StragIS, spécialiste des architectures des systèmes d’information) - Source de l'article l'Opinion Internationale
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