Lancée à l’occasion des Rencontres France-Afrique à Abidjan il y a deux mois, AFRICAlink, a officiellement été constituée lundi 4 décembre.
La première assemblée générale s’est tenue au Palais de la Bourse, en présence des représentants de la CCIMP, d’élus de la Métropole Aix-Marseille Provence et des chefs d’entreprises africains. Yves Delafon a été élu président de cette communauté d’entrepreneurs.
Africalink, c’est le fruit de longs mois de travail menés par la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, dans la droite ligne des ambitions de son président et de son équipe. Depuis le début de sa mandature, Jean-Luc Chauvin ne cesse de dire que Marseille doit se repositionner comme porte d’entrée du sud de l’Europe et devenir la passerelle naturelle vers la Méditerranée et l’Afrique. Pour concrétiser cette ouverture à l’international l’idée a germé, en mai 2017, de créer une communauté d’entrepreneurs, pas seulement issus du territoire mais rassemblant aussi les patrons de PME africaines. Les prémices d’Africalink. La volonté était là, restait à écrire les statuts associatifs. C’est désormais chose faite.
Lundi 4 décembre 2017, Africalink a officiellement été lancée, au palais de la Bourse, à l’issue de son assemblée générale constituante. Une assemblée réunie en présence des représentants de la CCIMP, au premier rang desquels Frédéric Ronal, vice-président, délégué à l’ouverture au monde, qui a joué un rôle actif dans ce projet. « L’assemblée générale constitutive marque la conclusion d’une étape ô combien importante, et en même temps le début d’une nouvelle aventure pour Africalink », note l’élu de la CCI.
Une aventure à laquelle justement certains chefs d’entreprise ont hâte de participer à l’image de Koné Harouna. À la tête d’une société de développement de logiciels de comptabilité en Côte d’Ivoire, il est venu spécialement à Marseille pour participer au lancement de l’association. « On pourrait penser que c’est une organisation supplémentaire, mais je dirais que c’est une association complémentaire avec une vision nouvelle. Le monde bouge et il fallait Africalink pour faire bouger les choses autrement. Je crois que les grands groupes se parlent mais pas véritablement les PME entre elles, confiait-il, sans cacher ses attentes. Nous souhaitons, dans un premier temps, nous assurer que nous pouvons avoir des partenaires, créer des joint-ventures, et que nos PME puissent avoir des perspectives. » Pour promouvoir « l’esprit Africalink », Koné Harouna, également trésorier général de la CCI-Côte d’Ivoire, envisage la création de comités locaux dans les pays africains. Des représentants du Maroc ou d’Algérie ont également tenu à être présents pour ce coup d’envoi qui ouvre de nouveaux horizons.
C’est désormais dans la construction que s’inscrit l’association. Le président fraîchement élu, Yves Delafon*, son bureau et le conseil d’administration vont pouvoir désormais travailler sur le déploiement de cette communauté qui compte déjà 63 membres, principalement des entrepreneurs métropolitains. « Et on a eu un succès que l’on n’imaginait pas auprès des entrepreneurs de notre territoire qui ont fait acte de candidature spontanée et on en reçoit tous les jours de nouvelles », s’enthousiasme Frédéric Ronal. Parmi les 63 entreprises fondatrices, entre 15-20% viennent d’Afrique.
« Nous sommes convaincus que nous avons un avenir commun avec le continent africain, qui passe par des partenariats entre PME. L’entrepreneur en est le point essentiel et c’est avec eux que nous allons mettre les choses en place », exprimait, quant à lui, Yves Delafon, qui mettra au cœur de ce projet « le facteur humain »et surtout « des valeurs », condition essentielle pour la réussite du projet. Et d’ajouter que la CCIMP faisait là « quelque chose d’exceptionnel, d’inhabituel et même disruptif, en lançant un projet, en le soutenant, en l’amenant sur les fonts baptismaux, avant de le donner aux entreprises et de se retirer de la gouvernance ».Tous auront donc la volonté de montrer qu’Africalink a du sens. Dans les prochaines semaines, un think-tank devrait voir le jour. Le bureau et les membres iront également à la recherche de financements et de partenariats.
La Métropole Aix-Marseille Provence, par la voix de Jérôme Orgeas, premier vice-président de la commission économie, a assuré son soutien à ce réseau d’affaires en Méditerranée et en Afrique. Il sera même proposé dans les prochaines semaines une délibération au conseil métropolitain pour nommer un administrateur d’AMP au sein d’Africalink.
Repères - Yves Delafon en quelques lignes.
Après trois années à la tête de Pays d’Aix Initiatives, Yves Delafon a été par la suite président du Groupement des entrepreneurs Provence Aix (Gepa). Pendant vingt ans, Yves Delafon a travaillé comme consultant pour de grands bailleurs de fonds, comme l’Union européenne, l’Onudi, l’Unesco et les coopérations bilatérales. Il a mené de nombreuses missions dans le domaine de la coopération, du développement des pays ACP, et accompagné des entreprises dans leur stratégie d’internationalisation, notamment vers l’Afrique. En 1995, il décide d’interrompre ses activités de conseil et reprend la société Surfaces et structures, spécialisée dans la construction et les travaux spéciaux. Il a également été président du club Apex pendant sept ans. Il est aujourd’hui très engagé comme administrateur du Groupe BCI (Banque pour le commerce et l’industrie – Mauritanie, Mali, Guinée et Sénégal), et c’est à ce titre qu’il a adhéré et mène désormais une nouvelle mission à la tête d’Africalink.
Par Narjasse Kerboua - Source de l'article Go-Met
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