La Méditerranée, une opportunité économique pour l'Occitanie

Guillaume Cross, aux côtés de Mireia Borrell, directrice générale des relations extérieures de la Generalitat de Catalogne, lors d'une table-ronde.
Guillaume Cross, aux côtés de Mireia Borrell, directrice générale des relations extérieures de la Generalitat de Catalogne, lors d'une table-ronde. (Crédits : Rémi Benoit)
Jeudi 20 et vendredi 21 septembre s'est tenue la 1ère édition des Rencontres Internationales de la Méditerranée, organisées par La Tribune au Conseil Régional à Toulouse. 

L'occasion de mettre en évidence que ce facteur naturel est une opportunité inégale de développement économique pour la région Occitanie, mais aussi pour les pays étrangers voisins.

La loi NOTRe qui a modifié la carte des Régions de France au 1er janvier 2016 a bouleversé les stratégies de développement économique de certaines collectivités.

Cette décision politique permet depuis près de trois ans à l'ex-Région Midi-Pyrénées "d'accéder" à des territoires maritimes importants, sur le périmètre de l'ex Languedoc-Roussillon. Cette dernière abrite pas moins de 215 kilomètres de littoral, équipés de 66 ports de plaisance et de trois ports de commerce. Cet atout géographique offre des perspectives économiques non négligeables pour la Région Occitanie.
"La Méditerranée est une force économique pour la région. Afin de stimuler cette économie bleue, nous avons notamment mis en place le Plan Littoral 21", a rappelé Carole Delga, la présidente de l'Occitanie lors de son discours d'ouverture de la 1ère édition des Rencontres Internationales de la Méditerranée.
Mis en route en 2016 pour financer la modernisation des infrastructures portuaires et touristiques, le développement de l'éolien en mer ou l'aménagement de la côte, le Plan Littoral 21 a déjà généré 246 M€ d'investissements en Occitanie, dont 55,6 M€ de la Région, 9,9 M€ de l'État, et 21 M€ de la Caisse des dépôts. Globalement, le plan est doté d'un milliard d'euros sur cinq ans, toujours pour la région : les crédits engagés représentent donc déjà 24 % de cette enveloppe. Le Conseil régional mise également sur ce plan pour développer l'éolien en mer.

Développer les coopérations bilatérales

Via ces investissements, les élus veulent faire de l'Occitanie un acteur majeur du commerce et du tourisme en Méditerranée. "Nous souhaitons développer les projets de coopération bilatérale avec les régions de la rive Nord et Sud", ajoute Carole Delga. "Nous visons particulièrement un renforcement des relations avec la rive Sud (l'Afrique du Nord). Dans les mois à venir, nous allons renforcer nos échanges avec la Tunisie notamment, sans oublier que nous disposons d'une Maison de la Région à Casablanca (Maroc)", a précisé Guillaume Cros, le vice-président de la Région Occitanie en charge des Affaires européennes.

Des intentions qui ne sont pas passés inaperçues lors des différents temps forts de l'événement.
"En Catalogne, nous partageons l'idée d'une Méditerranée ouverte, en réseau et connectée, qui prend en compte les synergies des pays voisins, afin d'avoir des alliances fortes avec ces derniers", a déclaré Mireia Borrell, directrice générale des relations extérieures de la Generalitat de Catalogne.
Se développer sur les deux rives

Au-delà de la vision politique et des accords qui peuvent en découler entre les diverses institutions, certains acteurs économiques perçoivent déjà la Méditerranée comme une opportunité à saisir. C'est notamment le cas de Anass El Hilal, le fondateur de la startup Medtrucks. Son concept ? Concevoir des camions équipés de matériels médicaux mobiles pour lutter contre les déserts médicaux.
"Au Maroc, des personnes souffrent des déserts médicaux. En tant qu'ingénieur, je me suis alors interrogé comment on pouvait répondre à ce besoin. D'autant plus que c'est une problématique qui concerne également la France", explique le jeune entrepreneur originaire du Gard (30), et de père marocain.
D'après lui, "on peut entreprendre sur les deux rives en même temps grâce à la proximité géographique. Il est même plus simple de se rendre à Casablanca plutôt qu'à Berlin", estime Anass. Au sein de son entreprise, il dispose de développeurs installés dans la capitale marocaine et qui sont pilotés depuis Montpellier. "Je veux avoir un impact avec ma startup à la fois en France mais aussi au Maroc", conclut Mehdi Ben Haj.

Par Pierrick Merlet - Source de l'article La Tribune

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