Le projet d’exportation à grande échelle de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire vers l’Europe est révisé.
L’amphithéâtre de l’université de l’Unité africaine à Adrar était plein à craquer dans la matinée d’hier. La venue à Adrar d’une délégation d’experts et d’universitaires avec à leur tête Paul Von Son, le PDG de l’initiative industrielle Desertec, a été l’occasion pour les enseignants et les étudiants d’assister à un débat enrichissant sur les énergies renouvelables. L’initiative d’organiser une conférence sur les énergies renouvelables, qui a regroupé durant la journée d’hier des professeurs et des experts algériens et allemands, est due au partenariat entre l’université de l’Unité africaine d’Adrar et le groupe RedMed, un opérateur de services évoluant dans le secteur de l’énergie.
L’intervention de Paul Von Son était très attendue surtout après ses déclarations faites cette année et qui marquaient une révision à la baisse des ambitions de l’initiative industrielle Desertec (DII). Cette initiative qui travaillait sur le projet d’assurer l’approvisionnement en électricité de l’Europe, qui serait produite à partir de l’énergie solaire avec des centrales installées notamment en Afrique du Nord en vue de contribuer à la demande européenne à hauteur de 20% d’ici 2050 a revu cet objectif.
Son PDG a déclaré, au cours de l’année 2013, que finalement «le marché européen pourrait fournir jusqu’à 90% de sa propre demande en électricité».«Si nous parlons d’énergie renouvelable d’Afrique du Nord, seule une petite partie sera en fin de compte acheminée vers le marché européen», avait-il déclaré. Lors de sa conférence, Paul Von Son a confirmé cette révision en déclarant que Desertec est une vision, un concept pour utiliser le soleil et produire de l’électricité qui sera mise sur le marché. «Ce n’est pas un projet uniquement pour exporter de l’électricité vers l’Europe, mais une solution, une vision pour donner des atouts qui permettront aux énergies renouvelables de s’imposer et les faire accepter par le marché.»
Dans le débat, il sera plus explicite pour le futur rôle de cette structure maintenant que le projet d’exportation à grande échelle de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire vers l’Europe est révisé. Pour Paul Von Son, l’initiative va œuvrer pour aider et soutenir les gouvernements de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) pour qu’ils fassent avancer leur programme national. Cette nouvelle donne, confirmée publiquement par le PDG de Desertec, va probablement influer sur le programme national des énergies renouvelables décidé en 2011 et qui prévoit d’ici 2030 de produire 22 000 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables dont 12 000 MW pour le marché national et
10 000 MW qui seraient destinés à l’exportation.
La conférence organisée dans l’enceinte de l’université d’Alejandra et dont le modérateur des débats était Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach et ancien ministre de l’Hydraulique a permis, entre autres, à Mekideche Mustapha, vice-président du CNES de plaider pour un partenariat euro-maghrébin équilibré, à Noureddine Yassaa, directeur du CDER, de parler des actions du centre de recherche, au professeur Wilfried Zorner, directeur d’un institut de la ville de Ingolstadt d’exposer l’expérience de la formation et de la recherche universitaire dans les énergies renouvelables, à Hasni Toufik, ancien vice-président de Sonatrach et PDG de NEAL, d’aborder la transition énergétique et la part de l’électricité, à Joseph Hess, PDG de Swirl, de présenter l’expérience des éoliennes à axe vertical.
Par Liès Sahar - Source de l'article El Watan
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