C’est pour la préservation des forêts
méditerranéennes typiques – 2% des forêts mondiales – qu’un grand nombre
d’experts étaient réunis le mois dernier en Algérie pour un troisième grand
congrès régional sur le sujet.
Un
sujet loin d’être anodin, même à un niveau mondial: les forêts typiquement
méditerranéennes sont, comme les définit un rapport sur leur état actuel publié
cette année même par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et le Plan bleu, un «point chaud» de la biodiversité
mondiale. Elles sont constituées de plus de 25000 espèces de plantes, dont
beaucoup endémiques (caractéristiques de leur milieu), quelque 250 types de
bois (dont près de 160 sont endémiques)... Le bois constitue 35% de la valeur
économique de ces forêts, toujours selon le même rapport, même si cette région
reste aussi importatrice de cette matière.
Le
bois n’est cependant pas la seule richesse de ces milieux forestiers: les
forêts de cette partie du monde se distinguent en effet par leur production
d’une exceptionnelle variété de produits non ligneux (liège, plantes
médicinales et aromatiques, champignons, pignons de pin, dont le Liban est le
second producteur dans cette région, etc.).
Et
ces produits ne sont pas le seul «service» que rendent ces forêts, au nord
comme au sud de la Méditerranée, aux populations locales. La semaine forestière
a accordé une grande place à ce que les experts ont qualifié de «biens et
services» de ces forêts, avec l’idée que la valorisation économique de ces sites
exceptionnels contribuera à leur préservation. Parmi les services n’ayant rien
à voir avec la production forestière proprement dite, il y a les activités
récréatives qu’elles offrent aux populations locales, le contrôle de l’érosion,
l’absorption de l’eau, sans oublier le stockage du carbone pour la lutte contre
le changement climatique...
Ce
dernier phénomène, justement, frappe durement cette région, comme le met en
relief un rapport publié par la GIZ (coopération allemande). Ce document
souligne la pression que subissent ces forêts en raison d’une pluviométrie plus
capricieuse (moins de pluies ou sur une période plus courte de l’année, d’où la
prolongation des périodes de sécheresse), des événements extrêmes (comme les
fléaux des espèces invasives, la multiplication des feux de forêts...), et de
la perte de la biodiversité qui s’ensuit. Sans compter la pression
démographique croissante sur ces sites, surtout au sud et à l’est de la
Méditerranée.
Le
congrès a discuté des moyens de faire face à tous ces défis, notamment par le
développement du cadre institutionnel de la gestion des forêts et de la
coopération régionale, la mise en valeur des biens et services que représentent
ces milieux naturels, et l’accent a été mis sur l’étude des ressources génétiques
forestières (voir textes par ailleurs).
Source
de l’article l’Orient le Jour
Pour
mémoire
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