L’Eunic, ou comment promouvoir la culture et les idées européennes


Ulrich Nowak : « Nous voulons promouvoir la réflexion et les idées européennes, travailler ensemble et échanger des idées. »Réseau européen des centres culturels nationaux, l’Eunic œuvre à initier des échanges et créer une plate-forme entre le Liban et l’Europe.
Une panoplie d’activités qui va de la littérature au multilinguisme, de l’œnologie à la danse, en passant par l’héritage culturel des villes méditerranéennes, le dialogue entre les cultures, la francophonie, la transformation du paysage urbain, le rétrécissement de l’Europe, le multiculturalisme en temps de crise... 
Tels sont les thèmes traités par l’Eunic, à savoir le Réseau européen des instituts culturels nationaux, c’est-à-dire le regroupement de centres culturels européens présents dans un pays donné.
Siégeant à Bruxelles, et ayant des antennes à l’étranger, l’Eunic œuvre à la promotion de la culture européenne commune, réfléchissant à la politique culturelle de l’Europe.

L’Eunic est présent au Liban et regroupe à Beyrouth les centres culturels européens suivants : L’Institut Cervantès, le British Council, le Geothe Institut, le Centre culturel italien, l’Institut français, l’Institut culturel roumain, le Centre culturel danois et la Serbie qui est membre observateur.
Ulrich Nowak, directeur du Goethe Institut à Beyrouth, vient d’être désigné directeur de l’Eunic Liban. Il explique dans un entretien avec L’Orient-Le Jour que « par le passé, les centres culturels européens ont travaillé côte à côte ou parallèlement, mais jamais ensemble. Depuis que les pays de l’Union européenne se rapprochent, ces centres culturels ont décidé de mettre en place l’Eunic pour promouvoir la culture et les idées européennes ».
« L’Eunic ne dépend pas des ambassades présentes dans un pays donné, mais des centres culturels qui sont sur place dans ce pays, et au Liban nous sommes huit, avec la Serbie, qui est membre observateur », explique-t-il.
Pourtant la présence de l’Eunic dans un pays donné n’influe pas sur les activités et l’indépendance des centres culturels. « Les instituts restent indépendants, mais nous avons un accord commun sur la collaboration, la coopération et l’échange. Nous travaillons, nous finançons et nous planifions ensemble certaines activités. L’antenne de l’Eunic dans un pays est indépendante de Bruxelles, c’est-à-dire que les décisions sont prises à un niveau local. Nous nous connaissons, nous connaissons le contexte du pays ainsi que nos partenaires mais Bruxelles demeure un centre de coordination », dit-il.

Le label bleu et blanc
Ce réseau encourage la coopération intereuropéenne. « Désormais, quand trois membres ou plus travaillent sur un projet, il portera le label de l’Eunic », note M. Novak.
L’on verra de plus en plus ce label, bleu et blanc, écrit en lettres latines et frappé d’une inscription en langue arabe, lors d’événements culturels et éducatifs à Beyrouth. « Nous ne voulons pas que les logos des centres culturels disparaissent mais nous ajouterons à cela le logo de l’Eunic », indique-t-il.
« Au Liban, l’Eunic est à peine âgé d’un peu plus de deux ans, nous avons donc besoin de temps pour organiser nos activités comme c’est le cas en Europe. Nous avons développé au cours de ces deux années les bases de la coopération entre les centres culturels européens. Cela concerne l’échange culturel, la coopération dans le domaine linguistique, la présentation des pays européens membres du réseau, le renforcement des services d’information, comme les études que l’on peut effectuer dans les pays européens ou encore comme les bibliothèques ouvertes au public dans ces centres culturels membres de l’Eunic. »
« Nous célébrons par exemple la journée des langues européennes qui se tient tous les 26 septembre. Les pays membres de l’Eunic œuvrent ensemble pour promouvoir les langues européennes, pas seulement le français, qui a le plus la cote au Liban, ou l’anglais qui est également parlé dans le pays, mais aussi le roumain, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le danois. Nous voulons mettre l’accent sur la variété de l’Europe, dans un contexte plus vaste », ajoute-t-il.
« En somme, nous voulons promouvoir la réflexion et les idées européennes, travailler ensemble et échanger des idées », dit-il.
« Nous aspirons aussi à faire connaître l’Eunic au public libanais, nous avons besoin de temps pour cela. Nous voulons aussi que le public libanais sache qu’il existe une institution européenne culturelle commune. Nous organisons certes nos activités avec des partenaires libanais », indique-t-il. « Nous œuvrons à renforcer la scène culturelle au Liban, initier les échanges et créer des plates-formes, et cela en mettant notamment en contact des personnes ensemble. Ce n’est pas uniquement le travail d’un institut culturel national mais aussi celui de l’Eunic, avec deux dimensions nettement différentes. Les membres de l’Eunic tentent de planifier, conceptualiser, organiser, décider et financer ensemble. Ce n’est pas uniquement une affaire de sponsor, mais aussi et surtout un partenariat », note-t-il.

Coopération régionale
Concernant le financement, il est assuré actuellement par les pays membres de l’Eunic, donc par les centres culturels présents dans le pays. « Plus tard, nous pourrions créer des projets et les présenter à Bruxelles pour les financer. Nous réfléchissons également à collecter de l’argent afin de mettre en place un fonds commun permettant d’initier des activités au Liban », indique M. Nowak.
Parmi les partenaires de l’Eunic figurent les universités, les institutions académiques, et cela à travers des conférences sur divers thèmes, ou encore par le biais des étudiants qui font du cinéma, par exemple. Il y a aussi les galeries d’art, les festivals...
Nombres d’activités ont porté le label de l’Eunic au cours des douze derniers mois. L’Eunic participera à divers événements dans les mois à venir : le festival de la danse contemporaine Bipod se tiendra du 11 au 28 avril, avec la participation du British Council, de l’Institut français, de l’Institut Cervantès et du Goethe Institut. Le Hay Festival de la littérature et des arts contemporains, qui aura lieu entre le 8 et le 10 mai, sera organisé au Beirut Art Center et au Zicco House, avec l’apport de trois instituts culturels membres de l’Eunic, le Goethe institut, l’Institut français et le British Council.
L’Eunic sponsorisera également le Sidewalks Platform, événement artistique organisé par la compagnie de théâtre Zoukak. Il sera aussi présent à la fête de la Musique le 21 juin prochain.
L’Eunic prévoit également un important événement pour le 26 septembre prochain, date de la journée des langues européennes.
Ultérieurement, le travail pourrait également être effectué sur le plan régional, avec l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, et cela notamment dans le but de créer plus d’activités communes. « Nous voulons mettre en place une plate-forme européenne que ce soit au Liban ou dans la région », précise M. Nowak.
« Nous aspirons à montrer que les institutions culturelles européennes travaillent ensemble en mettant l’accent sur l’unité de l’Europe. Notre message est le suivant : nous ne sommes pas uniquement allemands, anglais, français, italiens ou espagnol mais nous sommes européens », souligne-t-il en conclusion.
Source de l’article l’Orient le Jour

Aucun commentaire: